Selon un rapport officiel corroboré par la ministre de l'Environnement Cristina Narbona, le boom de la construction en Espagne depuis 1987 révèle la structure malsaine de la croissance espagnole.

«Le poids démesuré du secteur du lobby immobilier dans l'ensemble de l'économie espagnole a d'énormes impacts (...), favorisant l'achat de biens immobiliers comme investissements et non comme logements, et détournant des ressources qui devraient être investies dans des secteurs productifs à plus forte technologie, comme la recherche et le développement», selon officiel corroboré par la ministre de l'Environnement Cristina Narbona.

Selon les auteurs du document, les surfaces construites en Espagne ont augmenté en 2005 de 41% par rapport à 1987 et de 52% en 2010. «La forte demande européenne de logements sur la côte et les îles et l'obsession des Espagnols d'acquérir une résidence secondaire comme investissement non seulement multiplient le nombre de constructions mais augmentent de manière artificielle le prix des appartements», ajoutent-ils.
Toujours d’après ce rapport, l'Espagne, où ont été construits en 2005 un «nombre record» de 812.294 logements, détient «le parc immobilier le plus important d'Europe», avec 20 millions de logements, soit environ un pour deux habitants.

Le rythme moyen annuel de croissance des sols construits en Espagne se situe à 1,9%, largement supérieur à la moyenne des 23 pays européens pris en compte par cette étude (0,68%), alors que se construisent chaque année en Espagne 18 logements pour 1.000 habitants, contre une moyenne de cinq en Europe.
Or, sur les plus de 800.000 logements construits en 2005, «plus de la moitié n'étaient pas nécessaires si l'on tient compte de la croissance démographique espagnole et de l'immigration».
La ministre espagnole de l'Environnement, Cristina Narbona, explique au quotidien El Pais que ce phénomène «explique la croissance du Produit intérieur brut des dernières années», tout en se félicitant «que les investissements en biens d'équipements commencent à augmenter» en Espagne.
Elle déplore la finalité spéculative de la construction immobilière en Espagne, notant que le pays compte plus de 2 millions de logements vides.
La hausse des prix du logement s'est légèrement réduite au cours des derniers mois, après un bond de pratiquement 150% depuis 1997.



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