En accord avec l'aménageur du quartier de La Défense, le promoteur Unibail-Rodamco a élaboré un projet alternatif sur le site de la tour Phare, qui devait voir le jour en 2016. Le projet initial est maintenu jusqu'à ce que le nouveau obtienne les autorisations définitives et nécessaires à sa réalisation. Explications.
Deux tours pour le prix d'une. Unibail-Rodamco vient de signer avec l'Etablissement public d'aménagement de La Défense Seine Arche (EPADESA) un accord en vue d'élaborer un projet alternatif sur le site de la controversée tour Phare, qui devait être inaugurée en 2016, idéalement prévue sur un emplacement entre la Grande Arche et le Cnit.
Pas question d'abandonner le projet initial, conçu par l'architecte américain Thom Mayne, mais de proposer une nouvelle construction qui réponde mieux aux attentes des acteurs du quartier. En effet, Phare est toujours d'actualité : "Les permis de construire sont obtenus, les recours sont purgés. Mais pour la réaliser, il faut intervenir sur la passerelle Carpeaux", nous confie Benjamin Griveaux, directeur de la communication et des affaires publiques d'Unibail-Rodamco.
La passerelle Carpeaux, objet de discorde
Et c'est bien cette passerelle qui est au centre de toutes les polémiques et retards de procédure. Objet de discorde avec la mairie de Courbevoie, en particulier, une intervention sur cette infrastructure nécessiterait de réaliser une passerelle provisoire, ce que refuse catégoriquement la municipalité qui avait rompu les négociations avec le promoteur en 2012. "La présentation de la tour par le promoteur n'intègre pas les aménagements que la ville a demandés pour maintenir la liaison de plain-pied entre le Faubourg de l'Arche et l'esplanade de la Défense pendant la durée des travaux", avait commenté à l'époque l'édile. La passerelle Carpeaux, rappelons-le, est empruntée par plus de 30.000 usagers chaque jour… difficile de s'en passer, ne serait-ce que le temps des travaux pour une voie provisoire, avait ainsi estimé la commune.Tout l'enjeu du projet alternatif signé ce vendredi 11 septembre repose donc sur une proposition qui évite d'avoir recours à une passerelle. Comment ? "C'est certainement très technique, mais je suppose que c'est lié à la hauteur de la tour", déclare Benjamin Griveaux. En effet, si Phare devait mesurer plus de 300 mètres de haut pour devenir la tour la plus haute de France, et abriter 124.000 m2 de surfaces utiles, le nouveau projet devrait s'élever à seulement 200 m et compter désormais quelque 95.000 m2 de surface (75.000 m2 de bureaux et 20.000 m2 d'offre hôtelière).
Prendre en compte le besoin en hôtellerie de La Défense
Côté budget, là aussi, Unibail-Rodamco a revu sa copie : un nouveau projet à 630 M€ d'investissement, contre 917 M€ pour Phare. "Ce serait le projet le plus ambitieux de La Défense", nous indique le directeur communication du groupe. Qui avoue que le promoteur a repensé la répartition offre hôtelière/bureaux en fonction des nouveaux besoins et attentes du marché, comme l'ont pu le faire les concepteurs de la tour Triangle (15e arrondissement) dans leur version bis."Nous avons un foncier extraordinaire, il ne faut pas le laisser s'échapper. Les permis de construire du projet alternatif devraient être déposés au premier semestre 2016. En attendant que toutes les autorisations soient obtenues définitivement, Phare continue d'exister", précise Benjamin Griveaux. Pour le moment, le projet n'a pas encore de nom, un architecte a été désigné mais son identité ne sera révélée qu'à la fin de l'année 2015. "A ce jour, nous sommes dans une phase de concertation avec les parties prenantes dont les mairies de Puteaux et de Courbevoie, et ne pouvons pas en dire plus sur le projet", conclut-il. Seul indice, la tour répondra aux normes les plus actuelles en matière de développement durable. Patience donc…