ANNONCE. Plusieurs organisations professionnelles, réunies autour de l'ordre des géomètres-experts, viennent de lancer un observatoire national du cadre de vie. Il se donne pour mission de mieux cerner les attentes des Français en la matière, pour mieux y répondre.
Fédérer l'ensemble des professionnels qui œuvrent au quotidien à la qualité des cadres de vie : c'est la raison d'être de l'observatoire national du cadre de vie (ONCV), lancé par l'ordre des géomètres-experts en ce 5 septembre 2019. Les membres fondateurs sont le Conseil national de l'ordre des architectes, l'Office professionnelle de qualification des urbanistes, l'Union nationale des aménageurs, l'Association française interprofessionnelle des écologues, la Fédération des Scot et le Barreau de Paris. L'objectif est, par un travail d'études et de remontées d'informations, d'être au plus près des attentes des Français en matière de cadre de vie, notion large qui contient les problématiques de logement, de mobilité, mais aussi de pouvoir d'achat, de lien avec la nature ou de confort thermique.
Le cadre de vie, un concept large
Comme coup d'envoi de ce dispositif, les membres de l'ONCV ont demandé une enquête sur le sujet du cadre de vie à l'institut Opinion way. Il en ressort notamment que les Français ont une vision assez large du concept de "cadre de vie", puisqu'ils sont 28% à y rattacher le pouvoir d'achat, avant le bien-être (23%), les proches (20%) et la santé (17%). L'un des autres enseignements de ce premier travail est le fait que dans leur grande majorité les citoyens sont satisfaits de leur cadre de vie (à 84%). Il considèrent également, à 76%, que leur quartier est satisfaisant en matière d'espaces verts.
Quels sont les points définissant un bon cadre de vie, pour les Français ? En premier lieu (54%), la surface du logement ; en deuxième place vient l'isolation thermique du logement (49%) ce qui prouve que de plus en plus d'habitant prennent conscience du lien entre efficacité énergétique et pouvoir d'achat, mais également peut-être des enjeux écologiques mondiaux. Le coût du logement (46%) et l'isolation acoustique (42%) viennent ensuite.
Ces résultats, très généraux, devront être affinés dans les semaines à venir par les membres de l'ONCV, de manière à mieux angler leur analyse sur les points les plus cruciaux. "La mobilité reste également une demande forte de nos concitoyens, en premier lieu le réseau de bus, ainsi que le covoiturage en milieu rural", a précisé Bruno Jeanbart, directeur général adjoint d'Opinion way. "La fracture territoriale reste très forte, non seulement en ce qui concerne les zones rurales, mais aussi les villes de moins de 20.000 habitants ; ce qui représente en tout 40% de la population française." Un autre axe d'amélioration demandé par les Français serait le développement des relations avec le voisinage, et ce sur l'ensemble du territoire - pas seulement en métropole.
La maison individuelle reste le rêve des Français
L'étude confirme également que le rêve des Français reste la maison individuelle (80% des réponses). Un sujet d'actualité alors que le ministre du Logement et de la Ville, Julien Denormandie, vient d'affirmer vouloir mettre un frein à la construction de maisons individuelles neuves en périphérie des villes. "Il y a la maison individuelle qui correspond à une forme d'étalement urbain, mais aussi une maison plus dense qui laisse des espaces visuels ouverts, en évitant les vis-à-vis", explique Régis Rioton, trésorier du Conseil national de l'ordre des architectes. "Nous n'allons pas laisser les centres anciens se vider. Entre les deux extrêmes, il faut trouver un équilibre." Un point de vue partagé par l'OGE.
"Évitons d'avoir à réparer demain l'habitat que l'on construit aujourd'hui"
Le président de l'ordre des géomètres-experts, Vincent Saint-Aubin, a assuré que les données récoltées par l'observatoire à l'avenir seraient rendues publiques. "Cette première enquête nous oriente, et nous avons d'ores et déjà programmé des réunions pour resserrer la vision et voir sur quels points nous allons concentrer notre attention."
"Si nous, professionnels, nous ratons sur les attentes des habitants, nous ratons la viabilité et l'acceptabilité des quartiers. Évitons d'avoir à réparer demain l'habitat que l'on construit aujourd'hui", résume Jean-Claude Gallety, président de l'Office professionnelle de qualification des urbanistes. Prenant l'exemple de ces fameux grands ensembles des années 70 qui coûtent aujourd'hui cher à la collectivité.