PATRIMOINE. Un nef éphémère va prendre place dans la cour de l'Hôtel-Dieu, à deux pas de la cathédrale Notre-Dame de Paris, convalescente. Batiactu a contacté l'architecte Anne Demians, qui a conçu le futur édifice. Celui-ci pourrait voir la jour dès l'année prochaine.
Dans le cadre du projet de transformation de l'Hôtel-Dieu, à Paris, une nef éphémère imaginée par l'architecte Anne Demians devrait voir le jour dans la cour intérieure. Celle-ci a potentiellement vocation à "remplacer" la cathédrale Notre-Dame pour l'accueil des pèlerins, notamment. L'information, initialement parue dans le Journal du dimanche, a été confirmée à Batiactu par l'architecte elle-même. "J'avais vu, lors d'une émission en juin-juillet, qu'une messe s'était tenue à Notre-Dame de Paris, en équipant les participants de casques de chantier. Cela a été pour moi comme un déclic", nous explique Anne Demians. "J'ai donc proposé ce projet à Martin Hirsch [directeur général de l'assistance publique des hôpitaux de Paris, NDLR], qui avait très tôt lancé l'idée d'une nef éphémère, après l'incendie."
Des points restent à clarifier
L'idée a été soumise à l'archevêché et aux instances de la ville, notamment pour définir les usages de ce futur bâtiment. "Il devrait pouvoir y avoir des messes, même si l'endroit ne sera pas consacré. Nous pouvons également imaginer une partie 'musée' pour exposer les plus belles œuvres de la cathédrale. Ces points restent à caler", précise Anne Demians. Aujourd'hui, les acteurs en sont visiblement à l'étape de définir comment ils peuvent, le plus vite possible, procéder à la réalisation de cette nef éphémère, qui pourrait rester sur place quelques années. Le financement se fera par mécénat, sous la coordination de Novaxia, lauréat avec Anne Demians du projet de transformation de l'Hôtel-Dieu.
"De grands arcs boutants appuyés à une grande poutre sommitale"
Comment se décompose la structure du bâtiment ? "J'ai pensé à de grands arcs boutants, appuyés à une grande poutre sommitale située à 16 mètres de haut." L'édifice aurait une longueur de 55 mètres pour 13,5 de large. Comme peau, seraient installés des panneaux de polycarbonate avec un isolant translucide pour atteindre une inertie thermique suffisante. En partie basse, le verre serait privilégié pour assurer une transparence parfaite. "Ainsi, le bâtiment ne viendrait pas encombrer la cours qui continuera à fonctionner." Selon Anne Demians, cette cour de l'Hôtel-Dieu est plus apte à recevoir ce bâtiment éphémère que ne l'est le parvis de Notre-Dame, trop exposé au chantier de consolidation et à une possible contamination au plomb.
"J'ai cherché à ce que mon projet corresponde à deux caractéristiques principales : la légèreté et la polyvalence", conclut l'architecte.
