Quant au niveau de satisfaction des occupants, il est globalement bon, notamment en ce qui concerne le confort d'hiver. Le confort d'été reste perfectible, notamment dans les pièces orientées au sud dans des maisons individuelles situées dans les régions méridionales. L'hygrométrie variable (trop sec en hiver, trop humide en été) ne gênerait que peu les résidents, tandis que le taux de CO2 de l'air intérieur demeurerait correct. La qualité technique des logements livrés (en 2009-2010) était bonne, avec un coût au mètre carré raisonnable et une facture énergétique pour les occupants satisfaisante : extrêmement variable suivant le nombre de personnes du ménage, la durée d'occupation, le niveau d'équipement électroménager et les habitudes de vie (ventilation, température intérieure souhaitée), elle va de 40 €/mois à près de 110 €/mois dans l'échantillon observé.

 

Un maître-mot : apprentissage
Le BBC nécessite un processus d'apprentissage pour les professionnels. Il existe de fortes différences de pratique entre une première opération immobilière et les suivantes. Si, dans les débuts, maître d'ouvrage et maîtres d'œuvre avaient tendance à "se border" en ajoutant des équipements techniques coûteux, ils savent aujourd'hui qu'il est possible de faire du BBC sans avoir recours à des solutions trop onéreuses et se passer de triples vitrages, de ventilation double flux ou de photovoltaïque. Les entreprises apprennent l'importance de l'étanchéité à l'air et découvrent les spécificités de certains équipements.

 

Pour les usagers, l'étude met en évidence trois typologies : les "connaisseurs" qui connaissent le BBC et tentent de l'optimiser (39 % des cas) ; les "utilisateurs" qui ne connaissent pas bien le BBC et utilisent leur logement comme un logement usuel en profitant de l'augmentation de confort à moindre coût (28 %) ; et les "Indifférents" qui ne connaissent pas du tout le BBC et l'emploient mal (33 %). Cela résulterait d'une insuffisance de l'information, qui devrait être adaptée à chaque catégorie d'occupant. L'appropriation des qualités du logement se ferait en trois phases, selon les auteurs de l'étude : lors de l'emménagement avec quelques informations de base, afin de ne pas perturber l'entrée dans les lieux ; six mois plus tard, afin de faire le point sur d'éventuelles difficultés rencontrées pendant cette période de "rodage" ; puis finalement au bout d'un an, après que les occupants ont passé un été et un hiver dans les lieux. De telles mesures supposent compétence et disponibilité de la part des bailleurs ou des syndics de copropriété.

 

Le promoteur d'une des opérations étudiées a bien compris la nécessité de faire évoluer les modes de vie en distribuant une brochure intitulée : "Du bâtiment économe à la consommation responsable", qui présentait des rubriques telles que "Dépensez peu d'énergie en hiver", "Vivez confortablement en été" ou "Consommez moins d'électricité". D'ores et déjà, Cerqual et Qualitel ont prévu de poursuivre l'étude en élargissant le nombre de résidences : une sixième opération immobilière, copropriété de maisons individuelles en climat méditerranéen, est en cours d'investigation.

 

Méthodologie de l'étude :
Cinq résidences, habitées depuis au moins 2 ans, de types divers : habitat social ou copropriété, habitat collectif ou maisons individuelles groupées, climat océanique ou continental, structure béton ou bois-béton, chauffage à gaz ou électrique, ventilation hybro B ou double flux, double ou triple vitrage. L'isolation, en revanche, se fait toujours par l'extérieur.

 

Trois ménages ont été étudiés dans chaque opération. Ont été pris en compte le nombre de personnes (de 1 à 6), le type de logement (de T2 à T5), la surface habitable (de 43 à 94 m²), et la température moyenne du séjour en hiver (de 19 à 21,5 °C).

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