Dans l'univers de métal et de verre de la Défense, un ouvrage symbolique vient défier les lois de la gravitation : c'est le mur-signalétique de l'église Notre-Dame de Pentecôte. Après 18 mois d'un chantier difficile, alimenté par convois exceptionnels en provenance des Pays-Bas, le voile se dresse enfin'
L'église Notre-Dame de Pentecôte, à la Défense, de l'agence d'architecture Franck Hammoutène pour le compte des chantiers du cardinal, s'implante en périphérie de la dalle de la Défense, juste derrière le CNIT. "La forme de l'architecture est venue d'une série de plans successifs qui protègent sans enfermer, dessinent les espaces intérieurs, génèrent des variations d'échelle et des jours et accompagnent le passage, effaçant le monde extérieur", écrit Franck Hammoutène dans la notice de présentation. Le plan centré de l'ouvrage groupe, sur trois niveaux, une salle d'église, un hall d'accueil/exposition et des bureaux. "Les trois parties du programme sont obligées de s'organiser verticalement dans un terrain et un contexte complexe : à l'étage, l'église comme une "chambre haute" de plain-pied avec le parvis, l'accueil et la rencontre, sous le parvis, des voies rapides, les salles de réunion et de travail", explique-t-il. A travers les notions d'échelle et d'identité, les façades jouent ici un rôle fédérateur en construisant la lumière. "Deux hauts plans verticaux, opales, l'un traversé en filigrane par la croix, l'autre fermant la nef et masquant, derrière l'autel, les voies rapides, signalent, protègent, règlent les vis-à-vis et filtrent la lumière", ajoute Franck Hammoutène. Comme en point d'orgue, ce mur filigrané qui flanque le bâtiment s'inscrit dans la modénature de cette matière urbaine. Se détachant de "la statique noire de la tour Framatome", il dessine la croix par des jeux de transparences.
Un voile de verre de 100 tonnes
Adossé à la construction, le pan de verre est conçu comme un grand voile de verre translucide de 35 mètres de haut. Avec un élancement de 1 pour 43 (35 mètres de haut par 80 cm de large), l'ouvrage est prévu pour résister à des vents de plus de 200 km/h. Il fonctionne comme une grande plaque déformable recouverte d'un habillage de facette de verre indéformable. Pour diminuer l'amplitude des oscillations au faîtage, un amortisseur hydraulique (bac en plexiglas rempli de 1 000 litres d'un mélange antigel pour moitié de Glycol et le reste d'eau) est installé en partie haute. Maintenu par une rangée d'appui au niveau de la dalle, le voile est simplement repris au niveau du nez de la toiture (à 10 mètres) par des appuis intermédiaires glissants de type cardan le long d'une poutre liaison. Ce type d'assemblage permet de minimiser les efforts dus au porte-à-faux supérieur du voile (de 20 mètres).
Une mise en oeuvre millimétrée
A l'extrémité de cette poutre-liaison, le sabot de fixation est dimensionné pour résister à des efforts horizontaux de 50 tonnes. Il a donc fallu précontraindre les boulons de serrage en raison de la fatigue occasionnelle. L'objectif de ces attaches est de solidariser les modules inférieurs aux supérieurs (par l'entremise de la poutre liaison), afin de rendre le voile monolithique. Entièrement réalisée avec des éléments préfabriqués en usine (Pays-Bas), la charpente est découpée en 13 modules verticaux accolés de 1,50 m de large. Afin d'éviter leurs pivotements et d'assurer l'homogénéité du mur, ils sont solidarisés en partie haute, juste sous l'amortisseur hydraulique. Chaque module est une poutre Vierendeel (diagonales en moins), constituée de tubes pleins (20 mm, et dans les régions les plus sollicitées de 25 mm) et contreventée par des traverses horizontales profilées en T de 40 mm, reliées ensemble par un treillis soudé.
Affaiblissement acoustique de 45 dB(A)
Au niveau du bâtiment, l'imbrication constructiviste des parois de l'église bouleverse l'ordre statique usuel des déformations entre celles,
négligeables, des parois en béton et celles, notables, des parois vitrées. La lecture des descentes de charges, tellement complexes, confère au bâtiment un caractère quasi-mystérieux. "Dans cette réalisation, souligne Stéphane Bedel, gérant de l'entreprise Gartner, chargée de la mise en oeuvre de l'ensemble des menuiseries, le travail a consisté à faire transiter les efforts sans perdre la légèreté voulue par l'architecte. En s'appuyant sur des structures architecturalement fortes, comme la croix, la statique se développe dans un jeu de suspension et d'appui". Cela est particulièrement fort dans la structure de clôture de la partie nord. Une double peau sert de paravent lumineux, acoustique et thermique. Le mur permet ainsi un affaiblissement acoustique de 45 dB(A).
Grâce aux chicanes acoustiques, la double-paroi est ventilée sur l'extérieur et évite toute condensation. Le système de fixation est
totalement occulté par cette double-paroi.
Un voile de verre de 100 tonnes
Adossé à la construction, le pan de verre est conçu comme un grand voile de verre translucide de 35 mètres de haut. Avec un élancement de 1 pour 43 (35 mètres de haut par 80 cm de large), l'ouvrage est prévu pour résister à des vents de plus de 200 km/h. Il fonctionne comme une grande plaque déformable recouverte d'un habillage de facette de verre indéformable. Pour diminuer l'amplitude des oscillations au faîtage, un amortisseur hydraulique (bac en plexiglas rempli de 1 000 litres d'un mélange antigel pour moitié de Glycol et le reste d'eau) est installé en partie haute. Maintenu par une rangée d'appui au niveau de la dalle, le voile est simplement repris au niveau du nez de la toiture (à 10 mètres) par des appuis intermédiaires glissants de type cardan le long d'une poutre liaison. Ce type d'assemblage permet de minimiser les efforts dus au porte-à-faux supérieur du voile (de 20 mètres).
Une mise en oeuvre millimétrée
A l'extrémité de cette poutre-liaison, le sabot de fixation est dimensionné pour résister à des efforts horizontaux de 50 tonnes. Il a donc fallu précontraindre les boulons de serrage en raison de la fatigue occasionnelle. L'objectif de ces attaches est de solidariser les modules inférieurs aux supérieurs (par l'entremise de la poutre liaison), afin de rendre le voile monolithique. Entièrement réalisée avec des éléments préfabriqués en usine (Pays-Bas), la charpente est découpée en 13 modules verticaux accolés de 1,50 m de large. Afin d'éviter leurs pivotements et d'assurer l'homogénéité du mur, ils sont solidarisés en partie haute, juste sous l'amortisseur hydraulique. Chaque module est une poutre Vierendeel (diagonales en moins), constituée de tubes pleins (20 mm, et dans les régions les plus sollicitées de 25 mm) et contreventée par des traverses horizontales profilées en T de 40 mm, reliées ensemble par un treillis soudé.
Affaiblissement acoustique de 45 dB(A)
Au niveau du bâtiment, l'imbrication constructiviste des parois de l'église bouleverse l'ordre statique usuel des déformations entre celles,
négligeables, des parois en béton et celles, notables, des parois vitrées. La lecture des descentes de charges, tellement complexes, confère au bâtiment un caractère quasi-mystérieux. "Dans cette réalisation, souligne Stéphane Bedel, gérant de l'entreprise Gartner, chargée de la mise en oeuvre de l'ensemble des menuiseries, le travail a consisté à faire transiter les efforts sans perdre la légèreté voulue par l'architecte. En s'appuyant sur des structures architecturalement fortes, comme la croix, la statique se développe dans un jeu de suspension et d'appui". Cela est particulièrement fort dans la structure de clôture de la partie nord. Une double peau sert de paravent lumineux, acoustique et thermique. Le mur permet ainsi un affaiblissement acoustique de 45 dB(A).
Grâce aux chicanes acoustiques, la double-paroi est ventilée sur l'extérieur et évite toute condensation. Le système de fixation est
totalement occulté par cette double-paroi.