Une société a décidé de valoriser les noyaux d'olives issus des processus de l'industrie oléicole locale en les incorporant, sous forme d'agrégat léger, à un mortier. Outre une production biosourcée, le produit qui en est issu présente des avantages en termes de légèreté et de performances. Explications avec Franck Pied, le directeur Marketing & technique d'Edilteco France.
Ce pourrait être la recette du jour : pour réussir votre mortier léger, incorporez des noyaux d'olives. "A l'origine, nous sommes un groupe italien qui fabrique de la bille de polystyrène qui sert dans les mortiers légers. Des clients étaient en quête d'un mortier d'origine végétale. Or, la société est implantée dans la région de Bologne (Emilie-Romagne), qui est productrice d'huile d'olive. Les producteurs sont donc venus vers nous pour nous proposer les noyaux concassés comme agrégat possible", explique Franck Pied, directeur Marketing & Technique d'Edilteco. Un accord gagnant-gagnant pour l'industrie oléicole locale, en surcapacité, qui y trouve un nouveau débouché, en plus de l'utilisation des résidus comme combustible à haute valeur énergétique.
Valoriser des déchets pour obtenir un éco-matériau
"Les déchets du procédé de fabrication de l'huile d'olive sont broyés puis lavés à l'aide d'un circuit fermé d'eau filtrée. Puis l'agrégat est mis en séchage naturel pour éliminer l'humidité qui modifierait ses caractéristiques. Enfin, il est conditionné en big bags pour nous être livré", poursuit Franck Pied. L'agrégat est ensuite incorporé à la recette de production du "Mixxol" à hauteur de 49 %, avec du ciment, un liant hydraulique inerte, des fibres (900 grammes/m3) et des adjuvants. Et l'éco-matériau ainsi obtenu présente des caractéristiques intéressantes. "L'avantage est sa densité : 1.000 kg/m3 à comparer aux 2.400 kg/m3 d'un béton traditionnel, soit moins de la moitié. Les performances obtenues sont supérieures à celles des mortiers plus légers et sont sensiblement équivalentes à celles du béton. D'un point de vue mécanique, sa mise en œuvre est conforme à celle d'un revêtement de sol classique. Mais on peut descendre à seulement 3 cm d'épaisseur en chape flottante", précise le directeur Marketing & Technique. "En termes d'isolation thermique et phonique, là encore, le mortier léger biosourcé se trouve sur un pied d'égalité avec le béton traditionnel", indique Franck Pied. Le produit présente un coefficient de conductivité thermique de 0,32 W/mK et sur une épaisseur de 5 cm, l'affaissement acoustique est estimé à 19 dB.
Un produit principalement employé en rénovation