Les résultats du 9e Observatoire Banque Palatine de la performance des PME / ETI (CA de 15 à 500 M€) réalisé par l'institut de sondage OpinionWay auprès de 300 dirigeants sont sans équivoque : les chefs d'entreprise sont pessimistes quant à l'avenir de leur société. Détails et réactions.

Réalisé en partenariat avec le magazine Challenges et la chaîne i>Télé, le sondage effectué auprès de 300 dirigeants confirme la crainte générale. Près d'un dirigeant sur deux estime que la crise va durer. La confiance dans l'économie française est en chute libre avec, respectivement, - 35 et - 12 points de confiance en ce qui concerne l'avenir de leur entreprise. La crise financière revenue de plein fouet cet été a définitivement découragé les chefs d'entreprise.

 

A six mois, la confiance pour l'économie française et mondiale chute de 35 et 24 points. Par ailleurs, l'international n'est plus une priorité pour les dirigeants français qui se replient sur le marché intérieur. « Le repli sur le marché domestique est préoccupant, les entreprises à l'international sont celles qui résistent le mieux. Les patrons réinvestiront à nouveau quand une action concertée des politiques en Europe aura réussi à stabiliser les marchés financiers », estime Daniel Karyotis, Président du Directoire de la Banque Palatine.
En ce qui concerne leur entreprise et leur secteur d'activité, bien que les dirigeants restent optimistes, la confiance baisse : respectivement - 12 points et - 16 points.

 

La baisse de la consommation tant redoutée
«Alors que les failles de la précédente crise financière s'étaient presque totalement refermées avec une reprise confirmée, les patrons de PME/ ETI français redoutent la crise financière qui revient de plein fouet et qu'ils imaginent durer. Ils redoutent principalement une baisse de la consommation alors que le bilan sur leur activité à ce jour était très honorable », nous confie Frédéric Albert, directeur adjoint du Développement d'OpinionWay. Cette baisse de la consommation pourrait avoir des répercussions directes sur la production.
Un facteur qui reste anxiogène pour un secteur fragile, influant directement sur l'activité de ces entreprises. Ainsi, Didier Ridoret, Président de la FFB (Fédération française du bâtiment), confirme la morosité générale : « Nous sommes dans une phase de posture, nous redoutons la crise économique, mais nous peinons à avoir une visibilité sur la réalité des entreprises en difficulté. Elles ont du mal à communiquer sur ce qu'il leur arrive et ne se livrent pas ».

 

Les crédits bancaires, une inquiétude majeure
Autres préoccupations majeures : la hausse du cours des matières premières (pour 37 % des interrogés), suivie de la crainte des faillites bancaires ou d'entreprises (24 %).
Concernant les crédits accordés aux PME / ETI, Frédéric Albert coupe la poire en deux : « Ce sont plutôt les dirigeants qui s'auto-restreignent dans les moments de crise, comme en 2008. Ils investissent moins et demandent moins de crédits », explique-t-il. D'après OpinionWay, la crainte des refus de crédits bancaires vient en quatrième position dans l'échelle des inquiétudes des dirigeants interrogés.

 

Mais pas pour les TPE du bâtiment notamment, pour qui la Capeb (Confédération de l'Artisanat et des Petites Entreprises du Bâtiment) se fait le porte-parole. Ainsi, selon son président Patrick Liebus, les banques manquent de solutions. Déjà en avril dernier, il rappelait au secrétaire d'Etat aux PME, Frédéric Lefebvre, combien les trésoreries des entreprises artisanales du bâtiment étaient dégradées depuis la crise, et que la frilosité des banques se révélait néfaste pour leur avenir (lire article).

 

Quoi qu'il en soit, la Confédération attend beaucoup de la prochaine note conjoncturelle à paraître à la mi-octobre pour réagir à l'optimisme que le gouvernement a montré sur les crédits accordés aux TPE et PME (lire article).

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