MAISON D'ARCHITECTE - Bien loin du mas traditionnel, la maison de Marie-Laure Gaillot reprend pourtant le "langage" de la construction provençale. L'habitation, située en plein cœur du massif des Alpilles, près de Saint-Rémy-de-Provence, se compose de trois blocs mélangeant les matériaux bruts et ponctués de végétation.
Sur un terrain en plein cœur du massif des Alpilles, Marie-Laure Gaillot a souhaité construire une habitation à la fois respectueuse des codes architecturaux de la région, et pourtant tournée vers l'avenir. "J'ai voulu surprendre, prouver qu'il était possible de proposer autre chose qu'un mas classique en utilisant le même 'langage' provençal", nous explique l'architecte. En résulte une construction qui se décompose en trois blocs : la maison principale en pierre, l'espace de travail en bois, et le garage en métal...
La réglementation locale d'une part, et son amour pour la région d'autre part, ont poussé Marie-Laure Gaillot à inclure dans son projet des éléments traditionnels de l'architecture provençale. Mais elle a littéralement réinterprété le mas, en y intégrant la notion de respect de l'environnement, pour faire de sa maison une habitation "sobre, contemporaine et ouverte sur la nature".
De grands blocs de pierre taillée
La maison principale est en pierre, mais elle composée de très grands blocs, taillés par Proroch, une entreprise locale inscrite dans une démarche durable. L'architecte a même choisi d'introduire de la pierre dans la clôture, dans la cheminée "constituée de cinq blocs, aux angles vifs", et jusqu'aux chaises longues qui entourent la piscine ! Marie-Laure Gaillot a également revisité la toiture en tuiles, en optant pour une seule pente au lieu de deux.
Aux traditionnels volets battants en bois, l'architecte a préféré une version coulissante, sans ferronnerie. "Des rainures sur les panneaux blancs rappellent les blocs de pierre du mur", nous explique-t-elle. L'enduit de la façade, quant à lui, évoque la couleur de la terre locale, comme un clin d'œil à la nature omniprésente.
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Trois blocs en bois, pierre et métal
De part et d'autre de l'imposante maison de 220 m², se dressent deux constructions. Au fond du terrain, après la terrasse, un ancien conteneur maritime a été transformé en garage pour deux voitures, avec un minimum de travaux. "Il doit encore être végétalisé, sur le toit et sur un côté", précise Marie-Laure Gaillot.
L'autre construction prend place à l'entrée : une cabane revisitée tient lieu de bureau pour l'architecte. "La structure a été fabriquée par les Ateliers Latisse près de Bordeaux, livrée et montée sur place en deux jours", se souvient-elle. Le bois de Douglas, qui compose la façade à claire-voie, a été saturé avec un produit hydrofuge pour ne pas devenir gris avec le temps.
Mélange de matériaux bruts
Ce mélange de matériaux bruts, pourtant très homogène, se retrouve à l'intérieur de la maison : ouvertures en aluminium gris, cheminée en pierre, escalier en métal et bois, poutrelle métallique laissée apparente, parement constitué de pierres récupérées sur un vieux bâtiment en démolition... "Je voulais mélanger beaucoup de matériaux différents, et laisser la matière brute apparente", insiste l'architecte.
Même la piscine et sa margelle, qui osent le béton brut, se marient parfaitement avec le reste de l'habitation. "Chaque baie vitrée donne, soit sur le bassin, soit sur de la végétation", ajoute l'architecte, amoureuse de la nature. Une treille, élément indispensable sur une terrasse provençale pour ombrager la terrasse, est soutenue par des poteaux posés à l'oblique, "pour casser avec la façade rectiligne", indique Marie-Laure Gaillot. Des câbles en inox tendent ainsi des filets de camouflage, créant une ombre légère sur le jardin.
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Une bloc en bois comme bureau
Dès l'entrée, on aperçoit le premier "bloc" de l'habitation, la maison en bois qui tient lieu de bureau pour l'architecte Marie-Laure Gaillot. Derrière, la maison principale, en pierre.
De la végétation partout dans l'habitation
Dès l'entrée, et partout dans le domaine, Marie-Laure Gaillot a inséré de la végétation, pour rappeler l'âme de la région, située en plein coeur du Parc naturel des Alpilles.
Volet en bois sur le bloc bureau
De l'autre côté de la porte d'entrée, l'on distingue les volets en bois du bureau, dont le bardage à claire-voie est en Douglas.
Maison en pierre
La maison principale a été construite à l'aide de gros blocs de pierre taillée, matériau traditionnel.
Volets en bois blanc coulissants
Sur toutes les ouvertures, les volets sont en bois, non pas battants mais coulissants, pour apporter de la modernité à l'ensemble. Les rainures qu'ils présentent rappellent la pierre qui les entoure.
Un enduit couleur terre
L'enduit de la maison, là encore un élément traditionnel de la maison provençale, rappelle la couleur de la terre.
Au fond, on aperçoit le conteneur maritime qui trouve ici une nouvelle vie en tant que garage pour deux voitures.
Piscine en béton brut
La piscine et la margelle sont en béton brut, un matériau qui fait lui aussi écho au reste de l'habitation.
Des chaises longues en pierre
L'architecte a poussé l'amour de la pierre taillée jusqu'à en faire des chaises longues, installées autour de sa piscine.
Une treille pour une ombre douce
La treille, élément traditionnel du mas provençal, est en filet de camouflage, et suspendue par des câbles en inox à des poteaux installés à l'oblique de la façade.
Une cheminée en blocs de pierre
A l'intérieur aussi, les matériaux bruts sont à l'affiche : la cheminée est constituée de cinq blocs taillés de manière très contemporaine, le parement est en pierres récupérées sur un bâtiment en démolition, et posées à joint sec.
Escalier en métal
L'escalier est en métal, et les contremarches en bois récupéré.
Poutrelle métallique laissée apparente
Le vide sur séjour est soutenu par une poutrelle métallique (IPN) laissée apparente, pour ajouter à l'aspect brut de la maison.
