Ouvert depuis la rentrée 2010, le nouveau lycée français de Dakar est un véritable hommage aux ressources et à l'économie du pays. Ici, point d'importation mais des matériaux et des savoir-faire locaux. Dans les années à venir, l'établissement devrait devenir un véritable point de repère pour les élèves. Découvrez le bâtiment.
Implanté dans le quartier d'Ouakam, le nouveau lycée français de Dakar (Sénégal) est un véritable complexe au service de ses usagers : les élèves.
Œuvre du cabinet Terreneuve, l'établissement qui accueille près de 2.100 enfants sénégalais mais surtout français allant de la maternelle au baccalauréat, prend ses racines dans la terre. Ce choix est résolument un parti pris architectural : «Nous ne voulions pas faire un projet d'importation mais nous ne voulions pas non plus faire un projet identique à ce qui se pratique en Afrique (…) Notre but était de produire une architecture originale et contemporaine qui essaie de ressembler à elle-même», explique Olivier Fraisse, un des architectes du projet. C'est à partir de ce postulat que la couleur s'est imposée comme un élément identitaire à la réalisation. Orchestré par le plasticien catalan Miquel Mont, le choix des teintes s'est porté sur une gamme dense et rougeâtre, inspirée des terres locales, notamment par la latérite. Outre l'ocre, le site est également ponctué de touches colorées qui permettent une lisibilité des différents espaces : passages, patios, cour...
Des atouts bioclimatiques
Réalisé dans un contexte de budget serré, le lycée a utilisé cette contrainte comme un atout, notamment en matière de développement durable. Ainsi, le projet favorise des procédés bioclimatiques simples : «L'implantation des bâtiments les uns par rapport aux autres génère des microclimats dans les patios propices à un rafraîchissement naturel des espaces intérieurs», souligne Terreneuve. De plus, le bâti joue avec les alizés pour la fraîcheur mais également avec l'ombrage pour éviter l'échauffement des murs et des sols, etc. Concernant le traitement des eaux, tout a été pensé en fonction des réseaux urbains. Par exemple, le lycée est équipé d'une station d'épuration autonome pour le recyclage des eaux usées. Du côté des eaux pluviales, elles peuvent être stockées en toiture temporairement pour éviter les rejets trop rapides vers les réseaux urbains sous-dimensionnés et saturés. «Nous avons construit et composé avec le climat», confient les architectes.
Indéniablement, le projet s'appuie sur l'environnement. Mais pas seulement, il privilégie aussi les savoir-faire, les techniques et les produits locaux afin de réduire les importations. C'est pourquoi les bâtiments sont construits en maçonnerie de parpaings et planchers hourdis «car les entreprises sénégalaises maîtrisent la maçonnerie», précise Nelly Breton de Terreneuve.
Alternant sur 17.000 m2 des patios, des passerelles, de l'ombre et de la lumière, cet ensemble d'une vingtaine de bâtiments vise un seul but : créer un lieu de vie agréable pour les élèves.
Lycée de Dakar au Sénégal
Un lycée flambant neuf a fait son apparition à Dakar au Sénégal. Il accueille depuis septembre 2010 près de 2100 élèves, de la maternelle au baccalauréat.
Passerelles
Le lycée met en scène des passerelles, des patios etc. L'ensemble est réfléchi de manière à offrir des espaces intérieurs et extérieurs riches.
Ocre
Un travail particulier a été réalisé sur la couleur grâce à l'intervention du plasticien catalan Miquel Mont.
Vue de nuit
Le lycée est équipé de panneaux solaires pour l'eau chaude sanitaire et prend également en compte le traitement des eaux.
Organisation spatiale
L'organisation spatiale joue sur les vides pour offrir des parcours différenciés. Les passerelles de liaison entraînent une interruption de la géométrie linéaire.
un lycée bioclimatqiue
Tenant compte des contraintes climatique, le lycée s'appuie sur des facteurs bioclimatiques à travers les patios, cours et l'implantation des bâtiments les uns par rapport aux autres.
Desserte
Compte tenu du climat, toutes les dessertes sont extérieures et forment de véritables lieux de vie. "Il y a de nombreux espaces où on ne sait pas si on est à l'intérieur ou à l'extérieur", souligne Adam Yedid, architecte et ingénieur sur le projet.
Auvent
Il faut souligner que cet établissement flambant neuf remplace des modules datant de 1994.
Patios
Le chantier de l'établissement s'effectue en deux phases. La première, qui vient de s'achever, met en place le lycée et ses 20 bâtiments et la deuxième, prévue pour fin 2011, concerne les équipements sportifs.
Bibliothèque
Le lycée est composé d'un CDI, restaurant et gymnase.
Couleurs
Orchestré par le plasticien catalan Miquel Mont, le choix des teintes s'est porté sur une gamme dense et rougeâtre, inspirée des terres locales, notamment par la latérite. Outre l'ocre, le site est également ponctué de touches colorées qui permettent une lisibilité des différents espaces : passages, patios, cour...
Vue
L'ensemble est composé d'une vingtaine de bâtiments et accueille un espace de stationnement pour les transports scolaires.
Maîtrise d'ouvrage : Agence pour l'enseignement français à l'étranger (AEFE)
Maître d'œuvre : Terreneuve - Adam Yedid (architecte associé) et Architecture et Climat
Durée : Phase 1 : bâtiments du lycée 2008-2010. Phase 2 : plateau sportif et gymnase 2010-2011.
Surface : 17.000 m2 SHON
Coût total : 15,7 millions d'euros