UN PROJET/ UNE PARTICULARITE. Pour la réalisation d'un hôtel-boutique et d'une école d'art à Dikwella sur la côte sud du Sri Lanka, l'agence d'architecture AW² a notamment dû faire face à la forte déclivité et à l'éclatement du programme sur 4,5 hectares. Tout l'enjeu a été d'utiliser ce dénivelé pour inscrire le projet dans le site. Découverte.
Comme à l'accoutumée dans les projets menés par Aw², l'agence internationale d'architecture et d'intérieur, installée à Paris depuis 1997 et menée par Reda Amalou et Stéphanie Ledoux, c'est la topographie du site qui guide leur conception. C'est en l'occurrence, bien le cas, d'Ani Villas, à Dikwella sur la côte sud du Sri Lanka, où les architectes ont livré en septembre 2015, à la fois un programme de boutique-hôtel et une école d'art, Ani Art Academy (ONG).
"La conception ne s'arrête pas aux bâtiments mais s'étend aux terrasses"
"Le travail que nous avons réalisé sur ces deux projets, Villa et Academy, est intrinsèquement - et c'est vrai dans les deux cas - lié à la topographie des lieux et, par extension, au paysage", reconnaît Stéphanie Ledoux, architecte associée chez AW².
Avant de nous rappeler que la "conception ne s'arrête pas aux bâtiments mais s'étend aux terrasses, jardins et cheminements pour ne créer qu'un tout continu, où la frontière entre le bâti et le paysage disparaît." Sur ce terrain de 4,5 hectares, qui se distingue par sa forte déclivité, les architectes ont réfléchi à une multitude de solutions pour que chaque chambre ou pavillon s'inscrive dans le site. "Creusé, posé, suspendu, les possibilités étaient vastes, souligne l'architecte. C'était tout notre enjeu : utiliser ce dénivelé pour mettre en valeur le lieu tout en minimisant l'impact sur le paysage."
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"Ne plus penser à l'accessibilité comme une réponse technique"
Autre défi : l'accessibilité. Les porteurs du projet ont dû adapter leur programme pour des personnes handicapées. "Nous avons dessiné ce programme sur-mesure pour un propriétaire en chaise, nous explique à son tour Reda Amalou. Nous devions assurer une accessibilité complète et invisible aux personnes valides, à tous les bâtiments ainsi qu'aux espaces paysagers. Tout en tenant compte de la difficulté liée au site, à la déclivité et à l'éclatement des programmes."Avant de préciser : "Nous ne devions donc plus penser à l'accessibilité comme une réponse technique mais comme une volonté architecturale pour que l'expérience du lieu soit la même pour chacun."
Les murs de soutènements construits de pierre brun foncé
Côté conception, au cours de trois ans de travaux, les murs de soutènement construit en pierre brun foncé ont modelé le terrain et sont devenus les plateformes sur lesquelles les pavillons en ossature bois, avec leurs grandes toitures à débord en bardeaux de bois gris-argent, sont posés complète Stéphanie Ledoux.
Le choix d'une architecture de "clusters"
D'ailleurs, le choix d'une architecture de "clusters" renforce le lien entre bâti et paysage. "Chaque fonction - chambre, salon, gym, spa…- est une structure indépendante et les liaisons entre celles-ci - cheminements, escaliers, rampes - sont extérieures", précise la maîtrise d'œuvre.
Les villas en ossature bois
"C'est pourquoi, ce tissage complexe de l'intérieur et de l'extérieur, de la topographie et de l'architecture, du végétal et du construit, est ce que nous avons voulu ici pour créer une identité propre et une expérience du lieu riche de sens."
Piscines, fontaines verticales et bassins d'eau
Ces pavillons ainsi conçus comme des espaces de vie, pour inciter à "vivre dehors" avec de larges pergolas protectrices, des salons et "sala", (Ndlr : pavillon de relaxation asiatique). Au menu du programme : des piscines, des fontaines verticales et des bassins d'eau qui structurent les espaces, dessinent les cheminements.
Créer une émotion forte du lieu et utiliser les ressources locales
"Nous avons également conçu les intérieurs pour lesquels nous avons appliqué la même idée : créer une émotion forte du lieu et utiliser les ressources locales, ajoute Stéphanie Ledoux. Nous avons ainsi créé notre propre mobilier et la plupart des meubles à Ani Villas ont été dessinés pour le projet. En l'occurrence, la "chaise Lanka est probablement la pièce la plus identifiable."
Un projet double : boutique-hôtels et école d'art
Au final, les architectes le reconnaissent : "Ce projet conçu en lien étroit avec Ani Villas, l'Ani Art Academy, financée par le propriétaire et permettant à des étudiants de suivre des cours de dessin, demeure original."
Fiche technique
Des meubles spécialement dessinés par les architectes
"Nous avons ainsi créé notre propre mobilier et la plupart des meubles à Ani Villas ont été dessinés pour le projet", signale Stéphanie Ledoux, architecte chez Aw². En l'occurrence, la "chaise Lanka est probablement la pièce la plus identifiable."
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Réalisation d'Ani Villas, Dickwella, côte sud du Sri Lanka
Conception de deux villas hôtelières
Maître d'Ouvrage : ANI VILLAS international Ltd
Maîtrise d'œuvre, architecture et intérieurs : AW² - Reda Amalou et Stéphanie Ledoux
SHON : 3.500m²
Surface terrain : 4,5 ha
Deux pavillons à vivre, un pavillon événement ouvert, 15 Suites de 80 m², 2 piscines (30 m), Spa, Gym court de tennis
Démarrage des études : janvier 2012
Livraison : septembre 2015
Budget : non communiqué