RENOVATION. C'est un chantier d'envergure que l'ancien haras de Strasbourg a subi afin d'être entièrement réhabilité en hôtel et brasserie de luxe. Transformé, le nouvel établissement s'impose dans la capitale alsacienne comme un écrin élégant et moderne, respectueux du passé équin que l'on retrouve un peu partout dans le projet. Visite.
C'est un lieu au passé remarquable qui a été transformé à Strasbourg puisqu'il s'agit de l'ancien haras national de Strasbourg, qui a notamment vu défiler le Haras Royal sur les instances du marquis Argenson en 1756.
Construit au 18ème siècle, le bâtiment, situé dans le quartier de la petite France, n'abrite plus de chevaux depuis 2005, mais le passé est toujours présent. Pour preuve : les façades, les toitures, le portail monumental et la grande écurie, réalisés dans la tradition classique, sont classés au titre des monuments historiques.
Découvrez le projet en pages suivantes...
Un haras se transforme en hôtel
C'est IRCAD - Institut de recherche contre le cancer de l'appareil digestif - qui s'est vu confier par la ville de Strasbourg la rénovation et l'exploitation du site via un bail emphytéotique de 52 ans. Dès 2010, les premiers travaux sont lancés.
Un projet ambitieux
Avec son projet d'hôtel quatre étoiles, Ircad ambitionne d'accueillir les chirurgiens venus du monde entier afin d'être formés aux technologies de pointe d'opération non invasive grâce à l'imagerie 3d. Sans oublier les touristes qui devraient être attirés par un logement atypique.
Des travaux d'envergure pour un projet d'envergure
C'est l'agence Denu et Paradon qui est maître d'œuvre du projet. Elle a tout particulièrement soigné le travail sur le clos et le couvert.
Une façade rénovée pour le haras de Strasbourg
Parmi les grands travaux engagés, on peut citer ceux sur les façades qui ont été entièrement restaurées dans le respect d'origine. Objectif : raviver l'image et la noblesse des étalons qui y séjournaient autrefois.
Une reconversion avec un jeu sur l'intérieur/extérieur
Le projet s'appuie sur un contraste intérieur/extérieur. Les aménagements des pièces sont l'œuvre du duo Patrick Jouin et Sanjit Manku, qui a voulu mêler élégance et confort dans un style épuré.
A l'entrée, une fresque
A l'accueil, le visiteur peut découvrir une fresque entrecroisant l'univers du cheval et celui de la médecine. Imaginée par le graphiste Philippe David (a notamment débuté sa carrière chez le designer Philippe Starck), qui est aussi celui qui a imprimé l'identité visuelle du haras, elle témoigne de la pluralité du projet, mais aussi de l'histoire de celui-ci.
Une brasserie, véritable signal du programme
La brasserie est un point fort du programme. Avec son escalier composé de 32 marches en chêne et leur sous-face en acier patiné, elle forme un signal fort dans le programme.
Un escalier architectural et artisanal
Le bâtiment d'origine est mis en exergue, notamment grâce à l'escalier qui se déploie sur six mètres de haut. Au pied de celui-ci, on trouve un espace lounge avec un bar en inox. "L'aspect brut du bar rappelle les seaux à graines des écuries", souligne un communiqué des architectes.
Vue sur l'escalier
L'escalier a été conçu comme un oeuvre d'art artisanal. Les différentes pièces ont été réalisées en atelier pour être montées ensuite sur site.
L'escalier magistral structure la circulation
Au rez-de-chaussée, l'envolée de l'escalier qui mène au premier
étage ne laisse pas indifférent. Cet élément est sans nul doute, la pièce maîtresse du programme.
étage ne laisse pas indifférent. Cet élément est sans nul doute, la pièce maîtresse du programme.
La brasserie de Marc Haeberlin
La brasserie de Marc Haeberlin, trois étoiles au guide Michelin, prend place dans l'ancienne Grande Ecurie Royale. S'étendant sur 800 m2 et disposant d'une charpente d'une hauteur de 13,5 mètres, elle valorise les éléments existants : charpente, solives etc.
Une micro-architecture pour la brasserie
A l'étage, on découvre une micro-architecture reprenant les codes des équipements d'équitation. Ainsi, une yourte de 30 m2 et de 5 mètres de haut a été dessinée pour créer un espace cosy et une salle privative.
Une yourte pour créer un espace cosy
Cette yourte à la silhouette bombée superpose des pièces de cuir faisant penser à celles d'une selle.
Couloir de l'hôtel
L'hôtel comprend 55 chambres, toutes de configurations différentes. A noter qu'une aile a été conçue par Denu et Paradon en extension du bâtiment historique pour augmenter la capacité. En briques rouges, cet agrandissement se distingue des autres espaces du lieu par sa modernité et représente un scission. Elle permet surtout de proposer aux visiteurs de choisir entre chambres contemporaines et traditionnelles.
Des chambres sobres et chics
L'agence Jouin-Manku a dessiné l'ensemble du mobilier : Les "bureaux, constitués d'une feuille de métal replié et d'une planche en bois identique à celle de la porte de la salle de bain s'appuient contre le mur tel une console", précise un communiqué.
Au final, l'objectif du projet résidait dans l'agencement d'une ambiance chic sans être "bling bling". Et le pari semble réussi.
Equipe architecturale
Architecture intérieure et mobilier
Agence Jouin Manku
Patrick Jouin et Sanjit Manku - conception -
Tania Cohen - chef de projet -
Bénédicte Bonnefoi
Anna Leymergie
Bruno Pimpanini - design -
Architecture du projet, maîtrise d'oeuvre
Denu & Paradon
Conservateur régional des monuments historiques
Simon Piéchaud
Eclairage du projet - brasserie et hôtel -
L'Observatoire international
Signalétique, identité visuelle et fresque
Philippe David
Agence Jouin Manku
Patrick Jouin et Sanjit Manku - conception -
Tania Cohen - chef de projet -
Bénédicte Bonnefoi
Anna Leymergie
Bruno Pimpanini - design -
Architecture du projet, maîtrise d'oeuvre
Denu & Paradon
Conservateur régional des monuments historiques
Simon Piéchaud
Eclairage du projet - brasserie et hôtel -
L'Observatoire international
Signalétique, identité visuelle et fresque
Philippe David