«Et c'est bien depuis la construction du pont de Normandie, avec 856 mètres, record du monde de portée de 1994 à 1999 que l'on a franchi un grand pas dans la conception et construction des ponts à haubans, estime Jean-Daniel Lebon, responsable des études du pont de Normandie à cette époque chez Campenon Bernard (Groupe Vinci).
Malgré sa faible portée relative, le pont à haubans possède toutefois plusieurs avantages: «Si des haubans doivent être changés, il n'est pas nécessaire d'arrêter la circulation, les autres haubans pouvant momentanément supporter le poids de l'ouvrage et les équipements légers nécessaires à la mise en œuvre des haubans du système compact Freyssinet nécessitant tout au plus la fermeture d'une voie de circulation. De plus, il n'est pas nécessaire non plus de mettre en place sur les berges des massifs d'ancrage, les forces étant parfaitement équilibrées au niveau du ou des pilier(s)», explique-t-il.
Ce type de pont est donc constructible avec un minimum d'aménagements sur les berges, mais ne peut en contrepartie franchir que des distances limitées. Les haubans sont ainsi indépendants car cela permet de concevoir des tabliers à faible inertie.
Malgré la crise, les projets ne désemplissent pas, les records non plus. « Pour l'avenir, on verra bien un jour des ponts à haubans de 1.400 mètres et il n'y aura plus de ponts suspendus fabriqués à moins de 1.500 mètres », prédit le directeur des Grands Projets de Freyssinet International.
Découvrez en page 4,l'interview de Jean-Daniel Lebon, directeur des Grands Projets de Freyssinet International.