Le gouvernement souhaite créer un fonds de soutien aux PME de la filière nucléaire. Doté de plus de 150 millions d'euros, alimenté en partie par les géants du secteur et en partie par le Fonds stratégique d'investissement, il a pour vocation de lancer les petites et moyennes entreprises sur la scène internationale en y prenant des participations.
Outre le soutien apporté aux énergies renouvelables et la baisse souhaitée de la part du nucléaire dans le mix énergétique français, le gouvernement va également apporter son aide à la filière de l'atome civil. Il va annoncer la création d'un fonds de soutien aux PME du nucléaire pour les organiser et les lancer sur la scène internationale. Les petites entreprises, équipementiers, sous-traitants, bureaux d'ingénierie, sont pour l'instant éclipsés par les géants du secteur, EDF et Areva en tête. C'est pourquoi, ce fonds, nommé "Fonds de modernisation des entreprises nucléaires" (FMEN), sera doté de 153 millions d'euros apportés à la fois par les grands groupes (Areva, EDF, Alstom, Vinci, Eiffage), pour les deux tiers de la somme, et par le Fonds stratégique d'investissements (FSI) pour le tiers restant (selon Le Monde). Il aura pour vocation à prendre des participations dans les petites et moyennes entreprises du secteur afin de leur permettre de lancer des projets.
Assurer la pérennité de la filière d'excellence française
Le principe de fonctionnement du FMEN est identique à celui du fonds de soutien à la filière automobile, mis en place en 2009, et financé conjointement par l'Etat et par les deux grands constructeurs nationaux. Il est estimé que 200.000 personnes travaillent dans la filière nucléaire : en 2011, l'Institut de radioprotection et de sureté nucléaire chiffrait à 30.000 le nombre de sous-traitants. Le gouvernement souhaite que 110.000 embauches soient réalisées d'ici à l'horizon de 2020, afin de compenser les départs en retraite et pour améliorer les questions de sécurité des installations. La question du démantèlement de la centrale de Fessenheim (Haut-Rhin) rentrerait également dans ce cadre. Rappelons que François Hollande, en introduction de la Conférence environnementale avait déclaré : "La centrale de Fessenheim, qui est la plus ancienne de notre parc, sera fermée à la fin de l'année 2016 dans des conditions qui garantiront la sécurité des approvisionnements de cette région, la reconversion du site et la préservation de tous les emplois", ajoutant que le démantèlement des installations devait servir d'exemple du savoir-faire français en matière de nucléaire.