Dans la lignée dans les engagements internationaux pris par la France à Rio et à Kyoto pour limiter les gaz à effet de serre, l'enjeu principal de la RT 2000 est environnemental.

L'objectif de la RT 2000 est clair : cette nouvelle réglementation répond à la volonté du Gouvernement de réduire les consommations d'énergie des bâtiments conformément aux accords de Rio et de Kyoto. Certes, les secteurs des transports et de l'industrie (respectivement 25% et 24% des émissions actuelles) devront le plus contribuer à réduire les émissions françaises de gaz à effet de serre. Mais ceux du bâtiment (19% des émissions) et de la production d'énergie (9%) ne sont pas en reste. C'est pourquoi les 26 mesures qui ont été retenues pour le secteur du bâtiment ne seront pas sans conséquences : selon les experts, elles devraient contribuer à économiser 2,66 MteC sur les 16 MteC recherchés, soit près de 16 %.

Des exigences renforcées tous les 5 ans

Ainsi, conformément au programme national de lutte contre le changement climatique (PNLCC), arrêté en janvier 2000, les exigences de la réglementation thermique pour les bâtiments neufs seront renforcées progressivement tous les cinq ans. C'est pourquoi, les exigences de la RT 2005 devraient être améliorée de 10%. " Outre une normalisation et une réglementation des composants, le PNLCC prévoit aussi des audits énergétiques des bâtiments tertiaires avant transactions et la mise en place de contrôles réglementaires en nombre suffisants pour obtenir un effet réel " précise Pierre Herant, du département bâtiment et collectivités de l'ADEME, à l'occasion d'un colloque sur la RT 2000 organisé par le CSTB. Ce programme définit également des mesures pour le développement des énergies renouvelables (bois-énergie, technologies du solaire thermique et géothermie) et soutient la démarche de bâtiment à haute qualité environnementale.
Parallèlement au PNLCC, Dominique Voynet, ministre de l'Environnement et de l'Aménagement du territoire, a présenté un programme national d'amélioration de l'efficacité énergétique (le PNAEE) qui définit les objectifs et les moyens pour relancer les économies d'énergie. Prennant en compte les préconisations du rapport Cochet de septembre 2000, ce programme vient préciser le PNLCC sur de nombreux aspect et le complète par d'autres mesures touchant le secteur des transports, du bâtiment ainsi que les entreprises et le grand public. En ce qui concerne le bâtiment, 6 mesures d'information, de réglementation et de soutien aux réalisations vont voir le jour. Ainsi, l'Ademe va créer un réseau de Points Information Energie destiné à répondre aux demandes du grand public, des petits commerçants, des entreprises et des collectivités (500 personnes , 50 MF/an). Une campagne d'information sur l'énergie sera lancée en deux vagues courant 2001 (budget : 30 MF). Dans ce cadre, les enjeux de la RT 2000 seront rappelés, comme ceux du label Haute Performance Energétique et la norme NF Maison Individuelle. Autre nouveauté, 25 OPATB seront lancée en 2001 et 2002 pour une durée de 4 à 5 ans (budget : 25 MF/an). Elle s'appliqueront à tous les types de bâtiment. " Le PNAEE rappelle également l'objectif d'exemplarité des pouvoirs publics concernant la réduction des consommations d'énergie de leurs bâtiments " précise Pierre Herant. " Enfin, ce programme annonce la création d'un outil financier pour faciliter les travaux d'énergie dans les logements existants " conclut-il.

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