UN PROJET/UNE PARTICULARITE. Avec leurs façades dorées, les nouvelles archives départementales du Rhône brillent par leur modernité dans un quartier lyonnais en plein renouveau. Situé à proximité de la gare de la Part-Dieu, l'établissement, capable d'accueillir 70 km de documents, se distingue également par quelques particularités techniques. Explications.
Les nouvelles archives départementales du Rhône sont toutes d'or vêtues, mais attention ici, point de volonté d'être "bling bling". Au contraire.
Il s'agit plutôt de rendre hommage aux livres et à ce que l'on appelle la tranche dorée : "Nous voulions un aspect précieux en façade. Nous avons donc rapidement pensé aux dorures des livres. De plus, nous cherchions un matériau qui soit pérenne et d'une grande stabilité dans le temps", explique Dominique Gautier, un des architectes du projet. C'est donc autour d'un alliage de cuivre et d'aluminium, que le programme a germé, un mélange similaire à celui d'une pièce d'un euro, et dont la composition reste secrète. Une recette bien gardée et précieuse. A contrario, le bâtiment a été réalisé dans un esprit d'ouverture et de partage.
Optimisation et fluidité
Auparavant éparpillées dans plusieurs endroits de la ville, les archives sont désormais réunies en un seul et même lieu : "Un couvent abritait une partie de nos documents, mais il ne disposait pas d'ascenseurs et les dispositifs d'accessibilité étaient inexistants. L'autre partie était installée dans une ancienne usine devenue vieillissante", raconte Bruno Galland, directeur des Archives départementales du Rhône. Au total, ce sont donc 40 km de documents, 51 magasins, et une cinquantaine d'agents qui sont en train de prendre leur quartier dans le nouvel espace. "Les employés apprécient tout particulièrement les volumes et la fonctionnalité", précise Bruno Galland. Côté distribution, le rez-de-chaussée est ouvert au public avec une grande salle de consultation baignée de lumière naturelle pouvant accueillir 150 lecteurs, un auditorium de 120 places. Au sommet, on trouve des logements de fonction pour le gardien et le directeur tandis que les étages inférieurs hébergent les salles de tri, et les documents dont le plus ancien date du 10ème siècle. "Le rôle de l'établissement ne consiste pas simplement à stocker, mais aussi à préserver l'ensemble des éléments", tient à souligner Bruno Galland.
Des détails techniques
Et pour cela, quelques règles sont à respecter. Tout d'abord, il faut une hygrométrie stable, ensuite une température contrôlée, une optimisation des hauteurs, des grandes portées structurelles sans poteaux, des monte-charges pour des liaisons verticales directes, sans oublier des espaces aveugles (NDLR : sans lumière naturelle) pour la conservation des documents fragiles et scellés. Autre particularité : la double peau. Comment marche-t-elle ? Elle repose sur un principe constructif lié à une ossature en béton (mur et plancher) parée d'une façade légère isolante. Cette peau extérieure, éloignée de 80 cm des murs en béton, forme un plénum, espace vide et tampon dans lequel circule l'air qui est par la suite introduite dans les magasins. Ce dispositif permet la stabilité au feu, protège de la lumière et assure l'hygrométrie. "Il libère aussi le bâtiment de la plupart des gaines intérieures, et sert d'accès à la maintenance des grilles de ventilation etc.", explique l'architecte. Entre prouesses constructives et bien-être des occupants, le bâtiment commence à trouver sa place dans le quartier lyonnais de la Part-Dieu.
Maintenant reste à connaître le point de vue du public attendu en septembre avec comme point d'orgue les journées du patrimoine qui se dérouleront les 20 et 21 septembre 2014.
Archives départementales du Rhône : côté gare
"Le point de départ de la réflexion des architectes a porté sur le contexte urbain en développement. Le prolongement de la rue de la Villette par une voie nouvelle, avec le découpage des parcelles constructibles dont l'une réservée au futur bâtiment des Archives Départementales du Rhône, laissait imaginer une continuité du front bâti de la rue de la Villette", expliquent les architectes dans un communiqué.
Archives du Rhône : un jeu de volume
"A l'échelle de la ville, la morphologie des volumes affiche clairement les fonctions qu'ils abritent, trois boites renfermant les boites des salles d'archives, renfermant elles-mêmes les petites boites des archives".
Une façade précieuse
"Les boites revêtues d'un métal couleur or - tôles en alliage d'aluminium et de cuivre embouties, écho aux dorures des livres - abritent les magasins de conservation".
Détail façade
"Les archives sont aussi un lieu de travail, pourvu de nombreux bureaux qui se doivent d'offrir au personnel fluidité, confort acoustique, visuel, thermique et qui contribuent ainsi à la qualité du service public".
Un bâtiment avec des particularités
"L'approche environnementale de tout programme a également donné une impulsion nouvelle pour la conception de ces bâtiments, en particulier pour améliorer la performance thermique des imposants volumes des magasins d'archives. L'enjeu est de permettre un renouvellement de l'air avec une grande stabilité hygrothermique, tout en minimisant les consommations énergétiques".
Salle de lecture
"Au rez-de-chaussée, les espaces réservés au public, clairement séparés de ceux du personnel, sont accessibles par un hall double hauteur et traversant qui intègre un espace de détente et d'exposition. Un agent d'accueil oriente le visiteur vers la salle de lecture, le service éducatif ou la salle de conférence".
Accueil
Au rez-de-chaussée, on trouve les locaux d'accueil du public, un espace logistique avec la réception documents, le département Antiquités et Objets d'Art, les voiries d'accès au sous-sol et espaces de stationnement extérieurs (car, handicapés).
Dans les étages
Aux niveaux 1 à 6, se situent les locaux de conservation (magasins, salles de tri, bureaux stagiaires).
Les magasins
Au total, ce sont donc 40 km de documents, 51 magasins, et une cinquantaine d'agents qui sont en train de prendre leur quartier dans le nouvel espace.
Bureaux
Aux niveaux 7 et 8, on trouve les locaux administratifs, ateliers, logements de fonction, les locaux techniques.
Plan masse
On peut voir que les Archives départementales du Rhône sont implantées dans le quartier de la Part-dieu à proximité du chemin de fer et du tramway.
Architectes : Gautier + conquet, architectectes et pyasagistes, mandataire
Dumetier Design
Séquences, SCP d'architecture PIrovano Terlaud Fleuriot
Maître d'ouvrage : Conseil Général du Rhône
Montant total de l'opération : 46 000 000 € ttc
Montant des travaux : 29 700 000 € ht
Surface : 18 200 m²
Début du chantier : 2011
Fin du chantier : janvier 2014