RENOVATION. Pour donner à un duplex parisien un nouveau départ, l'architecte Régis Botta a dessiné un escalier épuré, à la fois puits de lumière, élément de rangement et pont entre deux atmosphères. Visite de cet appartement élégant comme une oeuvre d'art.
Un duplex aux derniers étages d'un immeuble parisien ? Un bien à part. Sauf... s'il est vide et en mauvais état. C'est le cas de cet appartement, auquel le nouveau propriétaire souhaite donner du charme. Il se tourne vers l'architecte Régis Botta, habitué des réalisations hors norme et poétiques.
Avec l'idée d'une simplicité étudiée et d'une élégance discrète, Régis Botta redonne vie au duplex défraîchi. Sa réflexion tourne autour de l'escalier, situé au centre du bien. Il le transforme en un cocon coloré, à la fois fonctionnel, esthétique, lumineux et malin.
Découvrez ce duplex en détails, en pages suivantes.
Un escalier pour séparer les espaces du duplex
Le duplex a été pensé comme un loft s'élevant sur deux étages. "Tout est décloisonné, mises à part les toilettes et la buanderie, seules pièces fermées par des portes", décrit Régis Botta. C'est donc l'escalier, situé au coeur du bien, qui joue le rôle de séparation physique et symbolique entre les différents espaces de l'appartement, à l'étage de la pièce à vivre comme à celui de la chambre.
Un rose doux transforme l'escalier en un pont coloré
Loin d'être un simple élément fonctionnel, l'escalier joue un rôle clé : c'est le seul élément coloré de l'appartement. "J'ai fait un véritable travail sur ce rose, très doux, pour contraster avec le blanc cassé omniprésent dans le duplex", nous explique Régis Botta. Une laque colorée et un vitrage filmé transforment l'escalier en un pont coloré entre les deux étages, un "canyon", comme l'appelle l'architecte.
Un escalier pensé comme une oeuvre d'art
L'escalier est pensé presque comme une oeuvre d'art. "Je m'autorise des choses un peu sculpturales dans les endroits que je trouve intéressants, justifie Régis Botta. Ce qui se passe dans l'escalier, on ne le subit pas dans le reste de l'appartement". La lumière, provenant de l'étage, crée un halo subtilement rose dans l'ensemble du duplex, "comme un vitrail".
Des éléments fonctionnels dissimulés dans le bloc de l'escalier
A l'étage inférieur, l'escalier sépare l'entrée (ici, à gauche) de la cuisine (ici, à droite). L'architecte a optimisé chaque centimètre carré de l'aménagement : des placards encastrés dans ce bloc dissimulent les réfrigérateurs, les marches coulissent sur des roulettes, bref, aucune place n'est laissé pour les éléments disgracieux.
Un salon marie charme de l'ancien et décoration épurée
Le salon se pare, comme l'ensemble de l'habitation, d'un blanc cassé chaleureux. Seule une poutre d'époque conserve sa couleur d'origine. "Nous avons laissé au naturel la seule poutre qui avait un intérêt esthétique, les autres ayant été retouchée", précise l'architecte.
A gauche, des lames coulissantes larges, alignées sur l'ensemble du mur et rétroéclairées au plafond, protègent les occupants du regard des voisins. "Elles permettent de conserver la lumière en obstruant la vue, et apportent une touche contemporaine à la pièce", souligne Régis Botta.
A droite, on devine les deux seules portes de l'appartement, menant respectivement aux toilettes et à l'espace buanderie.
En haut de l'escalier coloré, la suite parentale
L'escalier débouche sur l'étage réservé à la partie nuit, comme un tunnel lumineux. On devine un toit en pente, dont les poutres ont été volontairement cachées, car peu esthétiques.
Une suite parentale sous les toits, agencée autour de l'escalier
A l'étage aussi, l'escalier sépare les espaces sans les cloisonner. A droite, le dressing ; à gauche, la salle de bains. L'ensemble est mis en lumière par cinq fenêtres de toit habilement réparties, qui créent un éclairage naturel doux.
Un dressing encastré dans l'escalier
Côté dressing, plusieurs placards sont encastrés dans le bloc escalier. La partie nuit, quant à elle, se trouve surélévée par rapport au reste. "C'est l'élément biscornu de ce duplex : la poutre au rez-de-chaussée impose un demi-niveau", explique Régis Botta. Un défaut qui devient un atout, puisque la différence de niveau permet de délimiter d'autant mieux les espaces.
Une salle de bains en marbre de Carare
De l'autre côté du "canyon", la salle de bains se trouve, elle aussi, quelques marches en-dessous du lit. La fenêtre de toit permet de l'éclairer sans créer de vis-à-vis gênant. La pièce est sublimée par un beau marbre de Carrare, qui respecte les teintes neutres du duplex.
Du rose jusque dans la cabine de douche
La salle de bains est suffisamment spacieuse pour installer une baignoire et une douche, dont la cabine est entièrement recouverte de mosaïque d'une teinte vieux rose très similaire à celle de l'escalier.
Meubles et WC ont été choisis pour leurs lignes épurées. "J'aime limiter le nombre de matériaux, pour conserver une homogénéité". Pari réussi.
Un duplex rénové autour d'un escalier aux teintes roses
Fiche technique :
Maître d'ouvrage : privé
Maître d'oeuvre : Régis Botta, architecte DPLG
Lieu : Paris
Surface : 90 m2
Durée des travaux : environ 4 mois
Budget : non communiqué