Higher Roch, qui se veut l'emblème du quartier, affiche des ambitions aussi élevées que l'ensemble du projet. Pour concevoir cette figure de proue, la Serm a lancé un appel d'offres en septembre 2015. "Appel d'offres atypique, qui avait pour but de choisir un groupement de maîtres d'ouvrage dans un premier temps, puis l'architecte", se souvient Pierre Raymond, directeur régional Occitanie-Méditerranée Sogeprom-Pragma. "Une fois que nous avons été retenus avec Vinci Immobilier, nous avons proposé trois architectes reconnus et de talent pour réaliser ce bâtiment emblématique, pour les départager dans le cadre d'un dialogue compétitif".
Pendant près de huit mois, les trois candidats ont planché sur la base du même cahier des charges, chacun de leur côté, mais avec des temps de rencontres récurrents au cours desquels le projet s'est progressivement dessiné. Un dialogue compétitif, sans aucun rapport avec les concours traditionnels, où chacun remet son travail sans tenir compte des éventuels apports de ses concurrents. "Pour la première fois, à la demande de la Ville de Montpellier et de la Serm, un groupement de maîtres d'ouvrage privé a organisé des ateliers architecturaux, réunissant les trois cabinets d'architectures. Une initiative originale, qui a permis d'enrichir la démarche de chaque cabinet et donc le projet final", confirme Franck Bernardin, directeur général immobilier résidentiel et des régions de Vinci Immobilier.
Retenu à l'été 2016 pour réaliser la tour, le cabinet Brenac & Gonzalez & Associés a "su traduire les attentes de la collectivité et du groupement de maîtres d'ouvrage", en insufflant dans son projet une approche méditerranéenne grâce à une conception privilégiant les espaces extérieurs. "Nous avons choisi de proposer une tour aux façades ondulantes et aux terrasses semblables à de véritables patios, qui donnent à l'ensemble une forte connotation méditerranéenne", explique Xavier Gonzalez, architecte associé. "On ne vit pas en Méditerranée comme on vit à Paris ou à Lille. La limite entre l'intérieur et l'extérieur est impalpable. On passe d'une manière totalement spontanée, immédiate, entre l'un et l'autre. L'extérieur est comme le négatif de l'intérieur ; c'est l'appartement extérieur en quelque sorte". Ce mode de vie dedans-dehors est rendu possible grâce aux terrasses uniques qui s'inscrivent dans la totale périphérie de la tour et sculptent des courbes de niveaux en donnant le sentiment d'un bâtiment en mouvement. La frontière entre l'espace extérieur et intérieur du logement s'efface reflétant ainsi "l'art de vivre méditerranéen".
Xavier Gonzalez explique que l'idée des balcons en décalage les uns par rapport aux autres lui est venue en tombant sur une pochette de disque vinyle mettant en scène une danseuse de flamenco vue de haut, dont la robe voltigeait. Un "déclic" qui n'est apparu qu'à la troisième phase de la consultation. Et qui a été décisive, il en est persuadé, dans le choix des architectes.