Devenu une véritable arlésienne, le projet de troisième aéroport parisien risque de se voir enterrer sous l'effet du mariage annoncé mardi entre la compagnie aérienne Air France et la néerlandaise KLM.

"Cela remet en cause en effet l'existence d'un troisième aéroport (en France)", a reconnu Dominique Bussereau, secrétaire d'Etat aux Transports sur Europe 1, en réponse à une question sur ce sujet. Ce troisième aéroport "va exister maintenant avec (l'aéroport d'Amsterdam) Schiphol", a-t-il ajouté.

Après avoir rappelé qu'il n'avait "jamais cru à la nécessité, à l'utilité d'un troisième aéroport en région parisienne", il a souligné que "là, nous aurons deux grands « hubs » qui seront à proximité". "L'un au nord (de Paris, ndlr), où d'ailleurs à l'époque on pensait construire le troisième aéroport, l'autre, celui de Roissy-Charles-de-Gaulle, reliés tous les deux par une ligne TGV".

Le précédent épisode de ce feuilleton semblait déjà de mauvais augure pour le projet. Mi-juillet, une mission d'information de l'Assemblée nationale sur l'avenir du transport aérien et la politique aéroportuaire avait en effet recommandé au gouvernement de repousser de plusieurs années sa décision sur un troisième aéroport.

En 2002, le ministre des Transports Gilles de Robien avait déjà annoncé l'abandon du site de Chaulnes (Somme), à plus de 120 km de Paris, choisi par le gouvernement de gauche de Lionel Jospin au terme d'un débat public de six mois.

Face aux prévisions de hausse du trafic, l'ancien ministre des Transports Jean-Claude Gayssot et Lionel Jospin avaient jugé indispensable en 1997 la création d'un nouvel aéroport.
Il s'agissait d'éviter d'asphyxier Roissy et Orly et d'apaiser les riverains exaspérés par les nuisances sonores. Or l'équipe Jospin avait préalablement gelé une décision du gouvernement Juppé, qui avait choisi en 1996 le site de Beauvilliers (Eure-et-Loir) dans le sud de Paris pour implanter un troisième aéroport.
Beauvilliers avait été sélectionné par la mission Douffiagues parmi 13 sites proposés dans trois régions (Haute-Normandie, Picardie, Centre), environ six mois après l'accord de principe du gouvernement Balladur à un troisième aéroport dans le bassin parisien.

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