ARCHITECTURE. D'après la nouvelle ministre de la Culture, Roselyne Bachelot, un consensus se dégage en faveur d'une reconstruction à l'identique de la flèche de Viollet-le-Duc.
Alors que ce 9 juillet 2020 se tient une réunion de la commission nationale du patrimoine et de l'architecture (CNPA) pour évoquer la reconstruction de Notre-Dame, la nouvelle ministre de la Culture Roselyne Bachelot a pris la parole sur le sujet sur France inter. Elle a notamment révélé qu'un "large consensus" se dessinait, autant du côté de l'opinion publique que des décideurs, en faveur d'une reconstruction à l'identique de la célèbre flèche de l'édifice, abattue par l'incendie du 15 avril 2019. "Je vais laisser les personnes de la commission travailler", a-t-elle toutefois précisé, rappelant par ailleurs que c'est le président de la République qui trancherait en dernière analyse. Trois dossiers de reconstruction sont sur la table : la charpente, le toit et la flèche. L'option de voir une flèche plus 'moderniste' coiffant la cathédrale à l'horizon 2024 semble ainsi s'éloigner. Le futur projet devrait être, selon la ministre, "dans l'esprit de la flèche" de Viollet-le-Duc.
La procédure normale pour un projet patrimonial de ce type
En quoi consiste exactement cette réunion de la CNPA ? Comme l'explique à Batiactu la direction des patrimoines, le projet pour la reconstruction de Notre-Dame suit les étapes normales d'une opération de ce type. Lors de cette réunion, l'architecte en chef de la cathédrale Philippe Villeneuve, avec le général Georgelin, rendra un avis, de la même manière que la direction du patrimoine. Les membres de l'instance, présidée par le sénateur des Alpes-Maritimes Jean-Pierre Leleux, débattront ensuite à huis-clos et l'instance émettra un avis et des recommandations. Celles-ci pourront être suivies par l'architecte en chef, qui devrait présenter un nouveau projet à l'automne prochain, avant d'effectuer une demande d'autorisation de travaux. "Ce ne sont pas que l'administration et les sachants qui décident", nous explique ainsi la direction générale des patrimoines.
Olivier de Châlus, porte-parole de l'association des scientifiques pour Notre-Dame, se félicite quoi qu'il en soit du fait que la cathédrale puisse être reconstruite à l'identique. "La flèche imaginée par Viollet-le-Duc était déjà une tentative de restaurer l'édifice tel qu'il était au Moyen-Âge", rappelle-t-il auprès de Batiactu. "Il ne s'agissait pas d'architecture contemporaine, ce n'était pas du néo-gothique." D'où la logique, selon lui, à respecter une reconstruction qui soit la plus médiévale possible, d'autant plus que la charte de Venise implique de restaurer un monument tel qu'il était lors du dernier état connu.
Vers une charpente reconstruite en bois ?
Le conseil national de l'ordre des architectes (Cnoa) est de ceux qui militent pour une reconstruction à l'identique des parties détruites. C'est également le cas de la filière bois, qui a proposé il y a plusieurs mois de reconstruire la charpente dans le matériau originel.