PARIS 2024. Porte de la Chapelle, au nord de Paris, le chantier de démolition de l'ancien bowling et d'un parking a démarré il y a dix mois. Le désamiantage terminé, place désormais à la déconstruction de la structure. D'ici à 2023, c'est un équipement omnisport, qui servira pour les Jeux olympiques et paralympiques de 2024, qui s'érigera à la place.
C'était l'un des derniers bowlings dans la capitale. Installé au rez-de-chaussée d'un bâtiment en béton armé de 6 niveaux, dont 5 correspondant à un parking, il a fermé ses portes il y a un peu plus d'un an. D'ici à l'été 2023, c'est une "arena", une salle omnisport de taille intermédiaire - 8.000 places en configuration basket -, qui sera construite à la place. Il sera notamment utilisé lors des Jeux olympiques et paralympiques de 2024. "Trois sports seront organisés ici, à quelques pas du village des athlètes : le badminton, le para-badminton, et le para-taekwondo", décrit Tony Estanguet, président du comité d'organisation des Jeux Paris 2024.
Attribution d'un marché global de performance en juin
Cet ouvrage "complexe et complet" aura vocation à "structurer le nord-est parisien", insiste Christophe Rosa, délégué général adjoint à la délégation générale aux Jeux olympiques et paralympiques de la ville de Paris. A quoi ressemblera-t-il ? Pour le moment, impossible d'en savoir davantage. Sa conception, sa réalisation, son entretien et sa maintenance technique font l'objet d'un marché global de performance, lancé il y a environ un an. Trois candidats sont encore en lice dans la phase de négociations actuellement en cours.
Estimé autour de 90M€ HT (valeur 2016), ce contrat court sur 13 ans, 3 ans pour la conception/réalisation, 10 pour l'exploitation technique. Le groupement lauréat doit être désigné en juin. Christophe Rosa espère ensuite que le permis de construire pourra être déposé en septembre, afin que les travaux débutent au premier trimestre 2021. Livraison prévue avant l'été 2023.
Une étape clé dans la préparation des emprises
Mais avant cela, pour préparer les emprises de l'arena, il faut démolir l'existant. Le chantier, mené par Premys (groupe Colas), a débuté en mars 2019. Il a franchi ce 10 mars 2020 une étape importante, en présence notamment de la maire de Paris, Anne Hidalgo, et de Tony Estanguet.
Découvrez les différentes étapes de ce projet en images.
1.200 heures d'insertion
Au préalable, il a fallu procéder à une phase de curage, de dépose des éléments de second œuvre. Durant cette période, Premys a fait appel à des personnes en insertion, qui ont effectué un total de 1.200 heures d'insertion sur ce chantier. Cinq personnes ont ensuite été embauchées en CDI et sont désormais complètement intégrées aux équipes de Premys.
Désamiantage sous bulle
Premys a ensuite procédé au désamiantage du bâtiment. Pour cela, il a été entièrement confiné, mis "sous une bulle". Au total, ce sont 19.000 m2 d'enduit de ciment qui ont été poncés, représentant 125 tonnes de déchets amiantés.
Plus de 200 mesures réalisées
La phase de désamiantage a duré 10 mois. Au total, plus de 200 mesures de la concentration de fibre d'amiante dans l'environnement ont été réalisé. Résultat : aucune analyse n'a décelé la présence de fibre, se félicite Premys.
Premier coup de pelle
Place désormais à la démolition de la structure en béton armé. Et c'est la maire de Paris, Anne Hidalgo, qui a réalisé le "geste inaugural" et donc le premier coup de pelle. A ses côtés, Tony Estanguet, qui a aussi pu prendre les manettes le temps d'un instant, pour faire tomber les premiers éléments de béton.
Deux pelles de 60 et 90 tonnes
La phase de démantèlement qui s'est ouverte ce 10 mars doit durer trois mois. La démolition du bâtiment elle-même nécessitera trois semaines. Deux pelles seront utilisées pour cela. La première, de 60 tonnes, est équipée d'un bras de 23m. La seconde, de 90 tonnes, peut travailler jusqu'à 32m de hauteur. Les extrémités des bras sont équipées de pinces puissantes, développant des forces d'écrasement de 140 tonnes.
24.000 tonnes de béton, dont 99% seront recyclés
Au total, la démolition de l'ouvrage représente 24.000 tonnes de béton. Les blocs seront ensuite réduits sur place, avant d'évacuer ces matériaux vers une plateforme de recyclage, située à La Courneuve, à environ 6km de la Porte de la Chapelle. Premys assure que 99% des matériaux du site seront réutilisés, dans un périmètre restreint afin de limiter les impacts sur la circulation. Ils serviront notamment à des chantiers de voirie liés au Grand Paris Express ou aux installations olympiques.