Ecailles noires et couleurs vives pour un centre culturel

"Il fallait un bâtiment à l'architecture expressive, symbole de la métamorphose profonde du quartier", explique son concepteur. L'objectif recherché était d'exprimer tout le dynamisme de cet espace socio-culturel en évitant de s'en tenir à une boîte parallélépipédique posée au milieu de barres de logements. Le bâtiment, qui semble vouloir s'échapper de l'emprise de la parcelle et s'orienter vers le parc, est donc un volume déformé, évoquant "la contenance d'une énergie demandant à s'exprimer". Afin de protéger le pied de l'édifice, l'agence a choisi des solutions alternatives aux classiques rideaux de fer et plots béton, notamment des douves végétales et une carapace en écailles de zinc pré-patiné noir. Les éléments vitrés, nombreux mais de petites dimensions, sont répartis en modules de 1,5 à 2 m². "L'ensemble de ces dispositifs produit un bâtiment reptilien, imposant un respect intuitif", revendique Paul Le Quernec.

Le rez-de-chaussée est composé de deux parties qui peuvent fonctionner indépendamment. La salle polyvalente, qui peut faire office de salle des fêtes, dispose ainsi d'un espace vestiaire, d'un guichet pour une billetterie et d'un espace d'attente en cas d'affluence. Afin qu'elle soit autonome, un accès au reste du bâtiment est prévu par la façade Est. A l'étage, des terrasses et patios sont accessibles au public, protégés par une résille noire, monumentale. "Elles permettent entre autres à la cuisine pédagogique d'être au dehors par beau temps, ou encore de déplacer une réunion ou une formation à l'extérieur", précise l'architecte.

A l'intérieur, Paul Le Quernec a souhaité éviter les situations de confinement et les effets de couloir. Afin de faciliter l'orientation des visiteurs au sein du bâtiment, les transparences et un système de vues traversantes a été mis en place, offrant des repères extérieurs. "De plus, ces ouvertures apportent une lumière de qualité jusqu'au cœur du bâtiment, et ne font pas des surfaces de circulation des espaces de seconde zone, architecturalement pauvres. Bien au contraire", conclut le maître d'œuvre. Les coloris, très vifs, renforcent encore l'idée d'énergie débordante, "une façon supplémentaire de valoriser les visiteurs et les usagers".

Les murs inclinés, les couleurs chatoyantes et les éclairages travaillés peuvent donner un cadre à de nombreuses mises en scène artistiques.

La bâtisse a un petit côté Lewis Carrollien avec des effets de perspective surprenants.

De nombreuses ouvertures permettent de bénéficier de la lumière naturelle.

Comme il est facile de se perdre et d'être désorienté dans un bâtiment où toutes les pièces se ressemblent, l'architecte Paul Le Quernec a choisi de les personnaliser fortement : orange, bleu, blanc... les teintes sont saturées et les espaces badigeonnés, du sol au plafond !

Même les rampes d'escaliers subissent l'inclinaison du bâtiment et donnent cette impression dynamique.

Les éclairages sont toujours travaillés et donnent cette impression de vivacité.

Les espaces extérieurs ont bénéficié du même traitement chromatique que les volumes intérieurs. Du fuchsia éclatant perce à travers la résille métallique noire.