Un bâtiment à l'architecture audacieuse sort de terre à Roissy

 

Les commerces au cœur de la zone
« On ne peut pas tout raser et tout recommencer », a d'emblée indiqué Pierre Graff, le Pdg d'ADP, pour justifier les rénovations à venir. Ainsi, le chantier qui nous intéresse aujourd'hui est celui de la réhabilitation des terminaux 2A et 2C, qui resteront en exploitation le temps des travaux. Pour que cela soit possible, il a été décidé de construire un bâtiment de liaison de 16.600 m2 entre les deux entités, une structure qui ne gênera ni le fonctionnement des compagnies aériennes, ni le trafic des passagers. L'objectif de ce bâtiment de liaison AC, comme il se nomme aujourd'hui, est de dégager de l'espace en zone publique et d'améliorer le confort en zone d'embarquement. Ainsi, au lieu d'avoir 4 entrées (2 à chaque terminal) et des zones d'embarquement « hachées », le projet final prévoit une fluidité totale au niveau de ces zones et un seul et unique point d'entrée (cf. schéma). Les trois étages qui le composent auront chacun une fonction : un pour les contrôles d'émigration et de sûreté (rez-de-piste) ; un pour les salles d'embarquement et les commerces (1er étage) ; un destiné aux salons VIP des compagnies aériennes (2e étage). Comme pour le futur satellite S4 (lire article), une large place est faite à l'offre commerciale, dont le modèle d'organisation a été repensé. L'esprit « Grand magasin » revient donc sur un étage complet afin d'offrir aux passagers une offre enrichie et de faire d'ADP un référent en matière de « Travel retail » à l'instar de ses homologues néerlandais ou allemands.

 

Rubans flottants
Mais ce qui caractérise ce nouveau bâtiment, c'est son architecture à la fois moderne, originale et contrastée. Déjà dans sa forme : un trapèze qui vient se caler très précisément entre deux bâtiments existants. Mais surtout par son enveloppe faite de rubans métalliques qui servent de brise-soleil. Exposée plein sud, la façade du bâtiment profitera de la lumière naturelle, et les rayons du soleil viendront se refléter sur ces rubans recouverts de peinture nacrée qui oscilleront du ton argent au ton champagne selon les moments de la journée et la luminosité. « C'est en pensant à la robe de Françoise Hardy créée par Paco Rabanne que j'ai eu l'idée de cet enrobage de ruban », avoue Marc Fidelle, architecte du projet. Au final, le rendu est étonnant, vif et chaleureux. « On a joué la rupture dans la continuité », estime-t-il.

 

Agrémenté d'un jardin intérieur, ce bâtiment qui répond à trois cibles HQE nécessite un investissement de 71 millions d'euros, tandis que l'aménagement des terminaux annexes coûtera 35 millions d'euros. La livraison est prévue en mars 2012.