Afin de stocker l'énergie des éoliennes de la mer du Nord, Bruxelles envisage de construire une île-réservoir artificielle au large de Zeebruge. Une application du principe de Station de transfert d'énergie par pompage inversée. Explications.
Cela pourrait ressembler à une histoire belge. Mais il n'en est rien, le gouvernement de Bruxelles souhaite en effet construire une île artificielle creuse, en forme d'anneau, qui permettra de stocker l'énergie produite par les champs d'éoliennes marins situés à proximité. Car le principal souci des sources d'énergies renouvelables provient de leur intermittence : le vent ne souffle pas en permanence et le solaire ne marche pas la nuit. D'où l'idée de convertir une partie de cette énergie produite en énergie potentielle grâce à des systèmes de pompes et de réservoirs.
Un "beignet" de 2,5 km de diamètre
Les avantages à construire un tel atoll artificiel en mer du Nord seraient multiples : la profondeur réduite rend l'ouvrage moins complexe à réaliser. Sa proximité avec des champs d'éoliennes offshore, C-Power (54 éoliennes d'ici la fin de l'année), Belwind (55 éoliennes) et Northwind (72 éoliennes bientôt en service) justifierait également de l'emplacement. D'autant que la Belgique ne dispose que de peu de reliefs naturels pouvant servir de réservoir.
Techniquement, l'île serait installée à 3 km de la ville de Wenduine, non loin de Zeebruge, dans le nord de la Belgique. Ses dimensions seraient de 2,5 km de diamètre et de 10 mètres de haut. Selon les concepteurs du projet, sa construction pourrait être effectuée en 5 ans. Théoriquement, l'île pourrait ainsi stocker de quoi alimenter une grande ville pendant 24 heures, en produisant plusieurs gigawattheure lors d'un remplissage. Reste toutefois à évaluer l'impact écologique d'une telle construction. L'île artificielle Palm Jumeirah à Dubaï, qui mesure environ 5 km de diamètre, a été construite entre juin 2001 et décembre 2007. Et le coût de construction de cette structure en sable titanesque posera également problème…
