Au départ atelier de couture, le bien, un local en béton brut de 220 m2, a été transformé en loft. Initialement aveugle, il a pu être enrichi d'ouvertures qui permettent à la lumière de rentrer à l'intérieur et aux occupants d'accéder facilement à l'extérieur. Une reconversion moderne et élégante signée Anabel Messens. Découverte du lieu en images...
La surface. Un grand plateau de 220 m2 libre à aménager. Voilà ce qui a enthousiasmé les propriétaires et les a poussé à acheter le bien. L'endroit, un ancien atelier de couture, offrait en effet la superficie idéale pour concrétiser leur projet. Au programme : la création de cinq chambres, d'une cuisine, d'un séjour, d'un espace de jeux, de deux salles de bains, d'une zone de stockage, d'une buanderie, d'un dressing et d'un vestiaire. Seulement voilà : comme beaucoup de locaux industriels, le bien ne comportait aucune vraie fenêtre. "En plus d'être très sombre, l'atelier était complètement replié sur lui-même", se rappelle Anabel Messens, l'architecte en charge du projet. Il a donc fallu trouver des solutions pour faire entrer la lumière à l'intérieur, un véritable défi dans la mesure où le bien, inséré dans le tissu urbain dense de Paris, était soumis à de nombreuses contraintes administratives et juridiques. "Avant d'intervenir, il a fallu demander des autorisations non seulement à la copropriété, à la mairie de Paris mais aussi aux propriétaires des immeubles voisins", raconte l'architecte.
Faire entrer la lumière sans nuire à l'intimité des occupants
Au final, un compromis a pu être trouvé avec la mise en place sur tout un côté du loft d'une série de fenêtres comportant, en partie basse, une partie translucide. "Grâce à ce stratagème, la lumière rentre mais il n'y a pas de vis-à-vis avec les voisins et l'intimité des occupants est préservée", commente Anabel Messens. La création d'une grande ouverture sur un autre côté a également été acceptée. Équipée de portes repliables, elle donne aux occupants un accès direct à la terrasse, espace nouvellement créé par l'architecte.La suite de l'article et plus d'images du bien en pages suivantes.
Un atelier à l'état brut
Situé dans le 11ème arrondissement de Paris, le bien était à l'origine un atelier de couture. Les propriétaires ont été séduits par son cachet industriel mais aussi par sa vaste surface - pas moins de 220 m2 - libre à aménager. Pour avoir le droit de l'habiter, ils ont dû déposer une demande de changement d'usage.
Un bien aveugle à l'origine
Le bien étant aveugle à l'origine, l'un des défis de l'architecte a été d'y faire entrer la lumière. Une mission délicate dans la mesure où le lieu était soumis à de nombreuses contraintes administratives et juridiques. A voir la photo ci-dessus, on constate qu'Anabel Messens l'a réussi avec brio !
Des fenêtres translucides en partie basse
Pour faire accepter la création de fenêtres à la copropriété, à la Mairie de Paris et aux voisins proches du bien, Anabel Messens a décidé de les agrémenter en partie basse de parties translucides (voir photo ci-dessus). "Grâce à ce stratagème, la lumière rentre mais il n'y a pas de vis-à-vis avec les voisins et l'intimité des occupants est préservée", commente-t-elle.
Accès direct à la terrasse
Une grande ouverture a pu être créée sur un autre côté du loft. Équipée de portes repliables, elle donne aux occupants un accès direct à la terrasse, espace nouvellement créé par l'architecte. "Pour la construire, nous avons récupéré une partie du volume de la partie haute d'un garage situé sous le loft", précise Anabel Messens.
Un bien lumineux et ouvert
Autrefois sombre et replié sur lui-même, le bien est désormais baigné de lumière et s'ouvre sur l'extérieur. La métamorphose est spectaculaire !
Ici, la vue depuis la cuisine.
Des fenêtres en imposte dans les chambres
Pour permettre à la lumière naturelle de se faufiler dans les moindres recoins du loft, notamment dans l'entrée, l'architecte a également fait installer une série de fenêtres en partie haute des pièces situées le long du couloir desservant les chambres.
Les pièces de nuit à la lumière
La lumière, élément essentiel de la réalisation, a également guidé l'architecte dans l'implantation des pièces. Les pièces de nuit ont ainsi été regroupées dans les parties bénéficiant de fenêtres tandis que les pièces techniques ont été aménagées dans la partie du bien restée aveugle.
Ci-dessus la chambre parentale. On distingue les fenêtres installées en imposte pour amener de la lumière naturelle dans les endroits reculés du loft.
Un meuble pour structurer l'espace
La partie nuit est séparée du reste de l'espace par un meuble abritant des niches tantôt ouvertes, tantôt fermées. Il vient structurer l'espace, guider les circulations, préserver l'intimité des occupants tout en dynamisant le loft.
Une gorge lumineuse pour alléger le meuble
Pour éviter un effet trop massif, le meuble ne monte pas jusqu'au plafond. Par ailleurs, il est agrémenté en partie basse d'une gorge lumineuse. "Elle lui donne un côté aérien et vient créer une certaine ambiance dans le loft", commente l'architecte.
Un meuble qui joue un rôle décoratif
On remarque que le meuble comporte des niches ouvertes. Grâce à elles, la circulation n'est pas coupée entre les pièces de nuit et de jour. Tout en étant séparés, les différents espaces de vie continuent à communiquer entre eux. La communication visuelle, en particulier, est maintenue puisque l'on aperçoit les chambres depuis le salon.
Un pan de mur entier dédié au rangement
Dans le salon, un grand meuble de rangement occupe tout un pan de mur (à droite sur la photo). Équipé de panneaux coulissants, il offre une grande modularité aux occupants. Les équipements qu'il renferme sont cachés et ne se dévoilent qu'en fonction des besoins.
Détail insolite : une suspension a été intégrée directement dans le meuble : elle traverse plusieurs étagères pour finir en lévitation dans la plus basse.
Des lignes noires qui structurent l'espace
Les poutres métalliques, traces du passé du lieu, ont été décapées et peintes en noir. Elles sont ainsi valorisées et viennent rythmer l'endroit. Pour apporter de la cohérence à la réalisation, les menuiseries leur ont été harmonisées.
Métal, bois et carreaux de ciment
Métal, bois et carreaux de ciment décorent la cuisine. Ces trois éléments forment le trio gagnant du loft, on les retrouve dans toutes les pièces.
Une salle de bains sobre et élégante
Les salles de bains ont été meublées et décorées en respectant les codes graphiques en vigueur dans le reste de l'appartement. Le bois, les carreaux de ciment et le listel de carrelage noir rappelant les poutres métalliques... tout y est !
Fiche technique
Fiche technique :
Programme : reconversion d'un ancien atelier de couture en un loft familial
Lieu : Paris (11ème arrondissement)
Surface : 220 m2 + 20 m2 de terrasse
Maître d'œuvre : Anabel Messens Architecte
Date : 2016
Création des multiples ouvertures et vues, construction d'une terrasse, 5 chambres, cuisine, séjour, espace de jeux, 2 salles de bains, stockage, buanderie, dressing, vestiaire
Ci-dessus la salle de bains attenante à la chambre parentale.