Les matériaux bruts, béton, brique, métal s'exposent jusqu'au 12 juillet à la galerie De Noirmont, dans le 8e arrondissement de Paris. L'artiste manceau B. Sabatier y livre sa vision d'une « esthétique du labeur » où il met la matière et les outils au travail dans des compositions où s'exercent poussées, écrasements et déversements. Visite guidée.
Benjamin Sabatier, trentenaire, est issu d'une famille de plasticiens. Rien d'étonnant dès lors, qu'il ait suivi une formation artistique le poussant à nous livrer aujourd'hui « Hard work », sa cinquième exposition personnelle à la galerie de Noirmont (Paris 8e), où il met la matière brute au travail. Le visiteur pourra découvrir 20 installations et sculptures exposées, constituées de matériaux bruts comme le béton, la brique ou le métal sous forme d'étais ou de barils. L'artiste a souhaité créer une esthétique du labeur en jouant avec les matières, les forces et les outils.
Dans l'installation « Briques II » par exemple, les éléments de parpaings sont maintenus ensemble par des serre-joints. En devenant des éléments plastiques de l'œuvre, ces accessoires permettent l'élévation de la sculpture dans l'espace. Selon l'historienne de l'art Cécile Pichon-Bonin : « Le propos de Sabatier se situe précisément dans cet interstice qui sépare le travail et son produit, réactualisant l'interrogation centrale des Constructivistes autour de l'abolition de la séparation entre art et travail ». Dans la série « Rack », réalisée entre 2009 et 2010, les sculptures sont issues de sacs à béton vidés puis à nouveau remplis de ce matériau. Mis à sécher sur des équerres et des crémaillères métalliques, ils prennent l'empreinte de ce support et laissent apparaître leur propre poids sous l'effet de la gravité. Une fois sèches, les sculptures sont retirées de leur contenant en plastique.
Avec la série « Cans » de 2012, l'artiste explore d'autres limites et rapports de force : des canettes y deviennent les supports de blocs de béton. Avec « Etai V », la forme de la sculpture est obtenue par la pression d'un étai sur un pot de peinture : le socle recueille donc le contenu de ce pot. Plus loin, avec « Etai III », « Barrel » et « Barrel II », c'est une pression verticale entre le sol et le plafond qui provoque la déformation. Et dans la série « Base », les contenants sont écrasés entre un bloc de béton brut et le socle sur lequel ils sont posés, libérant leur contenu ajoutant un caractère plastique et pictural à l'œuvre.
L'exposition est ouverte au public du lundi au samedi, de 11h00 à 19h00, à la galerie Jérôme de Noirmont (36-38 avenue Matignon, Paris), jusqu'au 12 juillet 2012.
Découvrez d'autres oeuvres de l'artiste dans les pages suivantes.
"Base V" (2012)
Ecrasement d'un pot de peinture par un bloc de béton brut
(béton, polystyrène, pot de peinture en métal, acrylique, résine et bois peint).
(béton, polystyrène, pot de peinture en métal, acrylique, résine et bois peint).
"Rack II" (2010)
La gravité fait son oeuvre pendant que le béton prend la pose. Il en résulte une surprenante apparence d'oreiller, synonyme de légèreté et de douceur. (Crémaillères et béton).
"Sacs II" (2009)
(Bois et béton sur socle en médium peint).
"Etai IV" (2012)
(Pots de peinture en métal, peinture glycérophtalique, résine et métal).
"Briques II" (2012)
(Briques et serre-joints sur socle en médium peint).
Oeuvre in situ
Vue d'ensemble de l'exposition "Hard Work" dans la galerie de Noirmont.
Oeuvres in situ
D'autres oeuvres de B. Sabatier dans la galerie parisienne.
"Brouette et béton"
Une oeuvre, plus ancienne, de B. Sabatier intitulée "Brouette et béton" qui amusera certainement les professionnels du bâtiment !
