La ville chinoise de Canton (Guangzhou), accueillera en 2010 les Jeux Asiatiques. C’est également à cette date qu’elle inaugurera un nouveau centre d’affaires d’une superficie de 7 km2. Un architecte français est actuellement en lice pour décrocher le point d’orgue de ce projet avec des Twin Towers de 520 m de haut.

Face à une sélection de douze architectes internationaux invités à ce concours international pour le nouveau Central Business District, le français Hervé Tordjman espère réaliser son étonnant projet de tours jumelles, rendu en novembre 2004 et actuellement entre les mains des autorités chinoises.

Situé en bordure de la Pearl River, dans un quartier programmé pour devenir l’une des plate-formes économiques et culturelles de la ville de Canton, le projet de Twin Towers pourrait bien s’imposer comme un nouveau symbole architectural et urbain s’il remporte le concours. L’architecte français explique que sa proposition est «comme l’émergence de la vile elle-même. Synthèse d’immense et de finesse, elle s’exprime comme la résultante d’une analyse globale et contextuelle portée par l’esthétique du détail.»

Dans le plan prévu par l’aménageur, une distance de 300 m doit séparer l’implantation des tours. Afin d’apporter une cohérence visuelle à l’ensemble, Hervé Tordjman oriente son architecture vers la fusion des formes et le jeu de proportions, plutôt que sur la dissociation. Se souvenant de serpentins et autres cerfs-volants tournoyant dans le ciel chinois, l’architecte pense alors à un ouvrage d’art torsadé. «Le projet s’est dessiné comme un ADN dont on aurait séparé les deux hélices pour les placer à 90° l’une de l’autre», précise-t-il.

Conçue sur un plan à courbures elliptiques, de 100 m de long par 50 de large au niveau du noyau (centre de rotation), chaque tour atteint une hauteur de 514.8 m. Composée de 131 étages, décalés entre eux d’un angle de 1,37°, elles font une rotation totale de 180° autour d’un noyau excentré qui accueille les circulations verticales et les fluides. «Positionnées à 90° l’une de l’autre, les jumelles n’apparaissent jamais semblables, tantôt différentes, complémentaires ou symétriques, leur parfaite similitude n’est définitivement jamais perceptible», commente l’architecte.

La structure mixte (noyau béton, exosquelette métallique) a été mise au point avec les ingénieurs de Setec (Viaduc de Millau) pour parer à toutes les difficultés géophysiques du site (typhons, tremblements de terre). Les façades vitrées s’interrompent sans se rejoindre, dégageant un grand vide structurel et soulignant la colonne vertébrale de l’édifice. Dans ce vide, deux capsules de verres, funiculaires, se déplacent par un mouvement couplé de translation et de rotation, qui assure une parfaite stabilité interne. Ces capsules, mènent des groupes de 20 visiteurs au sommet des bâtiments, dans les étages panoramiques, après leur avoir présenté en 360° la totalité de la mégapole.

L’espace intérieur des tours (plancher de 3.500 m2) est très flexible et accueille 60% de bureaux, 30% de chambres d’hôtels et 10% d’espaces fonctionnels. Un immense centre commercial, un centre de conférences international et d’autres fonctions urbaines restent à définir pour les socles des tours.

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