RÉACTION. Les pouvoirs publics comptent revenir sur les taux de TVA réduits, notamment celui en vigueur de 5,5% pour les travaux de rénovation. La Fédération française du bâtiment demande l'abandon du projet, qui menacerait des milliers d'emplois.

"La Fédération française du bâtiment (FFB) demande au gouvernement des assurances quant à l'abandon d'un tel projet, qui détruirait brutalement 27.000 emplois." C'est ce que l'on peut lire dans un communiqué de presse de l'organisation, publié le 11 juin, en réaction aux récentes annonces des pouvoirs publics sur les taux réduits de TVA. En effet, le ministre de l'Économie Bruno Le Maire a récemment évoqué l'idée de "revenir" sur ce dispositif.

 

Cette nouvelle étonne la FFB, car pour elle cette aide est un avantage offert aux clients, et ne concerne pas la fiscalité des entreprises. "Sur ce segment, comme l'ont souligné plusieurs rapports officiels (rapports du Copenhagen economics pour la Commission européenne en 2008 et du Comité d'évaluation des dépenses fiscales et des niches sociales en 2011), la baisse de la TVA a bien été répercutée dans les prix facturés aux ménages", avance l'organisation.

 

"Le grand retour du travail au noir"

 

Les professionnels du bâtiment craignent par ailleurs que ces annonces renforcent encore "le grand flou" qui "règne quant à l'avenir des dispositifs de soutien à la rénovation énergétique" - notamment le crédit d'impôt pour la transition énergétique, qui sera transformé en prime en 2019, mais dont le champs d'application n'est pas encore connu. "La FFB s'inquiète aussi parce que cette menace annoncerait le grand retour du travail au noir, alors que la concurrence déloyale ou illégale pénalise déjà lourdement les entreprises", ajoute la fédération.

 

 

"La remise en cause de cette aide aux ménages conduirait à geler le marché pendant de nombreux trimestres, avec un effet dévastateur dans les territoires les moins dynamiques, où l'avenir se joue principalement dans l'entretien des logements et alors que le bâtiment reste l'un des derniers employeurs", conclut Jacques Chanut, président de la FFB.

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