Les 32 salariés de la tuilerie de Blajan auraient finalement eu gain de cause selon l'AFP. Alors qu'Imerys prévoyait de fermer le site en raison d'une surcapacité dans un marché en déclin, l'industriel ferait finalement machine arrière. Explications.

La tuilerie de Blajan (Haute-Garonne) ne serait finalement pas fermée. Propriété du groupe Imerys, elle était menacée depuis le 26 janvier dernier et l'annonce, par la direction, de l'existence d'une « surcapacité de production des tuiles canal (…) dans un marché en déclin » ; en effet, l'usine ne produit que ce type de tuiles arrondies, communes dans le sud de la France, mais rares ailleurs. « La direction nous a dit, en comité d'entreprise, que le projet de fermeture était retiré », a annoncé Pascal Niolet, un délégué CGT. « Ce n'est pas une victoire mais un jour important », a-t-il également déclaré à l'AFP, sans triomphalisme.

 

Car de son côté, la direction fait savoir qu'elle avait décidé d'interrompre cette procédure de fermeture de site à cause de l'impossibilité de voir aboutir les négociations entamées avec les partenaires sociaux « dans des délais raisonnables ». Selon l'industriel, cette interruption serait « extrêmement dommageable aux intérêts de l'entreprise et de ses salariés, car les raisons qui avaient présidé à l'élaboration du projet restent d'actualité avec un marché de la toiture qui s'est particulièrement durci ces dernières semaines ». Reste maintenant à déterminer quoi faire de l'unité. Le maire de Blajan (520 habitants) estime pour sa part qu'il faut « maintenant repartir sur des bases nouvelles (…) construire un projet durable sur la commune ». Jeudi, la direction d'Imerys n'était pas joignable.

 

Un maintien de l'activité aux dépens d'un autre site ?
Imerys, qui déclarait vouloir pérenniser l'activité locale, avait obtenu - peu de temps avant d'annoncer la fermeture de l'usine de production - l'autorisation d'exploiter une carrière d'argile de 15 hectares à raison de 60.000 tonnes par an… de quoi d'alimenter d'autres unités du groupe pendant 50 ans. Ce qui avait suscité l'indignation des élus locaux et avait motivé la venue, au mois de juin, d'une délégation du personnel et d'édiles à Paris pour rencontrer des membres du cabinet du ministre du Relèvement productif. Ils avaient alors reçu le soutien du ministère. La direction estimait à l'époque qu'aucune autre solution que la fermeture de Blajan n'existait. Elle proposait des reclassements à la trentaine d'employés dans une autre usine du groupe, à Saint-Geours-d'Auribat dans les Landes, à 180 kilomètres de distance. Selon Imerys, le maintien de l'activité dans la Haute-Garonne ne pouvait se faire qu'au détriment d'un autre site. Reste à savoir lequel ?

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