Selon l'Union Française de l'Electricité(UFE), les amendements adoptés par l'Assemblée nationale pourraient porter préjudice à la croissance de l'éolien. Elle estime que les textes ajoutés par la Commission des affaires économiques et la Commission du développement durable au projet de loi «Grenelle 2» sont de nature à compromettre fortement le rythme de développement de l'éolien.
Alors que l'éolien est une énergie mature qui doit représenter un quart de l'objectif de 23% d'énergies renouvelables dans la consommation finale d'énergie du «Paquet Energie Climat» à l'horizon 2020, l'Union Française de l'Electricité (UFE) vient d'annoncer qu'il existait trop de contraintes pour l'éolien.
L'UFE souligne que d'une part, les projets éoliens sont d'ores et déjà soumis à de nombreuses procédures telles que les zones de développement, les enquêtes publiques ou encore les permis de construire, et d'autre part, que la réalisation d'un projet est assez long, «près de 5 ans entre son initiation et sa mise en service», souligne l'union.
Discrimination de la filière éolienne
Ainsi, l'UFE s'oppose, entre autres, à l'application du régime d'enregistrement des installations classées pour la protection de l'environnement (ICPE) qui ont été publiés le 14 avril dernier au Journal officiel. L'union est également en désaccord avec la construction de schémas régionaux qui ne seraient pas encadrés par des prescriptions assurant la cohérence avec les objectifs nationaux et, plus largement, avec les ambitions du Grenelle de l'Environnement.
De plus, l'UFE ne souhaite pas l'instauration d'un seuil minimal de 15 MW qui «conduirait à supprimer plus de la moitié des projets en cours, et obérerait gravement» l'avenir de l'éolien en France. «Ce seuil déséquilibre économiquement la filière, tout en dégradant les conditions environnementales d'implantation des éoliennes», souligne l'union.
Enfin, tout en s'étonnant de la discrimination qui serait ainsi apportée à la filière éolienne, en la soumettant à quatre niveaux de réglementation administrative, l'UFE regrette les conséquences que de telles dispositions qui, si elles étaient adoptées, auraient nécessairement sur l'emploi. «La filière emploie 10.000 personnes et le potentiel de création d'emplois est important, notamment dans l'industrie mécanique et métallurgique déjà durement touchée par la crise», rappelle l'union.
39% des nouvelles unités de production d'énergie en Europe
Pourtant, l'association autrichienne des producteurs d'énergie éolienne, IG Windkraft, vient d'annoncer qu'avec 39% des nouvelles unités de production, l'éolien se place en tête des constructions de centrales énergétiques en Europe devant le gaz pour la deuxième année consécutive, et que les énergies renouvelables représentaient l'an dernier 62% des nouvelles constructions de centrales sur le continent. «Avec 76.000 mégawatts produits, l'électricité d'origine éolienne couvre 4,5% des besoins européens», souligne l'association qui précise que sur cette production, «quelque 10.500 mégawatts provenaient d'installations nouvelles».
A noter qu'en 2009, la part de l'énergie issue de sources renouvelables était de 9% dans l'UE, dont 63% provenaient de la biomasse et des déchets biologiques.