Deux serres agricoles et trois conteneurs constituent une maison de 500 m² de surface habitable dans le Hameau de Gamand, à Lesquin (59). Le propriétaire, qui est aussi architecte, a eu l'idée de transposer des techniques industrielles dans le monde du bâtiment. Explication et visite en images.
Au départ, une idée un peu folle : prendre des wagons de train pour construire une maison. Patrick Partouche, 46 ans, architecte, est un homme qui n'a pas peur des idées originales. Cependant, «comme c'était trop complexe à déplacer, à acheter puis à traiter contre l'amiante, je me suis tourné vers les conteneurs», explique l'architecte. Et d'ajouter : «le site s'y prêtait bien puisqu'il se situe le long d'une voie ferrée. J'en voyais passer tous les jours». Située dans le Hameau de Gamand, à Lesquin (59), cette maison insolite fait le bonheur de la famille Partouche. 500 m² de surface habitable pour un coût de 140.000 euros HT.
Des conteneurs isothermes
Dans une démarche de transposer des techniques industrielles dans le monde du bâtiment, Patrick décide alors en 2000 d'utiliser des conteneurs pour faire l'extension de sa propre maison dont la structure est déjà en métal. Elle était prévue dès le départ mais l'architecte a dû attendre jusqu'en 2007 pour la réaliser, faute de moyens. «Quand on a des petits budgets, dès qu'on sort des sentiers battus, on ouvre le champ des possibilités !», affirme Patrick. Cependant, un conteneur, qui fait office de bâtiment, ne peut pas être transposé tel quel. Il est nécessaire de respecter des normes de sécurité (incendie...) et de technique (en matière d'isolation thermique et phonique) et de l'adapter.
Après s'être renseigné sur les nombreux types de conteneurs qui existent sur le marché, Patrick choisit des isothermes. Ils sont, en effet, déjà isolants sur six côtés, ce qui est ultra performant dans le bâtiment. «Cela n'a rien à voir avec les performances actuelles du bâtiment ! Nous sommes bien au-delà des normes RT 2005. Généralement, cela coûte excessivement cher d'isoler un bâtiment sur les six faces, c'est inaccessible pour un simple particulier», rappelle Patrick. La maison dispose ainsi de trois conteneurs, anciens conteneurs à bananes, de 15 m² chacun, tout en inox. Mais où se procure-t-on un conteneur ? «Concernant l'achat, il suffit d'aller dans un port et de sortir sa carte bleue !», plaisante Patrick. «Plus sérieusement, à chacun son domaine. Le monde du bâtiment et le monde du conteneur sont deux sphères complètement différentes. Il faut faire appel aux personnes spécialisées».
Deux serres ont également été rajoutées, pour une surface totale de 300 m². Elles ont été installées de part et d'autre de la maison métallique, sur la base de la performance énergétique passive. Les serres apportent, par ailleurs, un confort très apprécié en demi-saison. En pleine saison, elles fonctionnent différemment selon les moments de la journée. «En été, il faut gérer la chaleur. Pour cela, les deux toitures des deux serres sont entièrement ouvrantes/décapotables et nous avons installé de grandes portes qui servent à ventiler l'intérieur. Des pare-soleil, rideaux et plantes vertes favorisent également la fraîcheur et viennent en complément», explique Patrick. En hiver, à l'inverse, les serres captent les rayons de soleil et se chauffent naturellement. Elles chauffent également la maison principale et les bureaux.
En tout, les travaux d'extension ont duré un mois, après deux mois d'études. Côté avantages, ils sont nombreux. En plus d'avoir de grands espaces, le lieu possède énormément de lumière. «C'est un espace magique», déclare Patrick. «En hiver, nous avons l'impression de vivre dans un pays exotique. Les serres protègent de la pluie, du froid. Nous pouvons jouer à la balle, faire une fête, voire même réparer une voiture à l'intérieur. Ça change un peu les habitudes. Le seul inconvénient est qu'il y a justement un peu trop de lumière !»
Le conteneur
Il a été breveté en 1956 par Malcolm Mac Lean, transporteur routier US en 1956 qui souhaitait décharger son camion directement sur le bateau. Malcolm McLean a inventé le conteneur d'expédition dans les années 1930, alors qu'il se trouvait assis sur un quai du New Jersey à attendre toute une journée qu'une cargaison qu'il avait apportée dans son camion soit chargée sur un navire. Il imagina un meilleur moyen d'emballer les marchandises et de les transporter par mer - les placer dans de grandes boîtes en acier faciles à charger sur les navires. Il lui venait ainsi une idée qui devait changer la face du commerce mondial.
Principalement de deux types, pourtant, il n'y en a pas deux pareils ! Comme tout système, chaque pays l'adapte à sa manière.
-20 pieds : 6 m de long, 2.44m de large pour 2.60 m de haut. Soit 15 m².
-40 pieds : x2 ; soit 30 m².
Principe : il s'agit d'avoir un objet standard, modulaire, aux normes des routes/bateaux qu'on puisse transporter partout facilement. Il existe de nombreux conteneurs spécialisés : réfrigérés (pour la conservation des produits alimentaires, denrées périssables), ventilés, déshumidifiés, avec un réservoir de carburant, à munitions, à vêtements, sans toit, pliants, à bétail, à voitures, plats, citernes...
Transport des conteneurs par camion
Le transport des conteneurs se fait par camion. Après s'être renseigné sur les nombreux types de conteneurs qui existent sur le marché, Patrick Partouche choisit des isothermes. Ils sont, en effet, déjà isolants sur six côtés, ce qui est ultra performant dans le bâtiment.
Pose des conteneurs par camion grue
En tout, les travaux d'extension de la maison ont duré un mois, après deux mois d'études.
Pose d'une serre
Deux serres ont également été rajoutées, pour une surface totale de 300 m². Elles ont été installées de part et d'autre de la maison métallique, sur la base de la performance énergétique passive.
Intégration d'un conteneur sous une serre
L'architecte a souhaité intégré sous chaque serre, un conteneur, de 15 m² chacun.
Intérieur d'une serre
Les toitures des serres sont en coussins d'air. «C'est extraordinaire pour le monde du bâtiment mais très banal dans le monde agricole !», explique l'architecte. Deux feuilles de polyane (matériau souple) sont gonflées à l'air.
Salon sous une des serres
«C'est un espace magique. En hiver, nous avons l'impression de vivre dans un pays exotique. Les serres protègent de la pluie, du froid. Ça change un peu les habitudes ! Le seul inconvénient est qu'il y a justement un peu trop de lumière !», déclare Patrick.
Balançoire sous une serre
«Sous les serres, nous pouvons jouer à la balle, faire une fête, voire même réparer une voiture !», raconte l'architecte.
Intérieur d'un conteneur
La maison dispose de trois conteneurs, anciens conteneurs à bananes, de 15 m² chacun, tout en inox. Après s'être renseigné sur les nombreux types de conteneurs qui existent sur le marché, Patrick choisit des isothermes. Ils sont, en effet, déjà isolants sur six côtés, ce qui est ultra performant dans le bâtiment.
Bibliothèque
La maison de 500 m² dispose d'une bibliothèque.
Salon dans le bâtiment principal
La maison est spacieuse. Elle dispose de plusieurs salons !
Avant l'extension par les conteneurs et les serres
Dans une démarche de transposer des techniques industrielles dans le monde du bâtiment, Patrick décide alors en 2000 d'utiliser des conteneurs pour faire l'extension de sa propre maison dont la structure est déjà en métal. Elle était prévue dès le départ mais l'architecte a dû attendre jusqu'en 2007 pour la réaliser, faute de moyens.
La maison en conteneurs et serres
En hiver, les serres captent les rayons de soleil et se chauffent naturellement. Elles chauffent également la maison principale et les bureaux.
Les toitures ouvertes
«En été, il faut gérer la chaleur. Pour cela, les deux toitures des deux serres sont entièrement ouvrantes/décapotables et nous avons installé de grandes portes qui servent à ventiler l'intérieur. Des pare-soleil, rideaux et plantes vertes favorisent également la fraîcheur et viennent en complément», explique Patrick.
Plan de la maison
Pour le bâtiment principal, il a fallu cinq mois d'étude. Deux mois d'étude de plus ont été nécessaires pour l'extension de la maison.
Résultat
Patrick Partouche est ravi de sa maison. Actuellement, cinq projets de ce type sont aboutis mais pas encore réalisés. Un autre gros projet est en cours.
La maison se situe au Hameau de Gamand, à Lesquin (59).
Dans le cadre de la 9ème édition «des journées d'architectures à vivre», elle sera ouverte à la visite pour les personnes intéressées : le samedi 13 juin et le dimanche 21 juin 2009 de 10h à 13h (6 visites d'une heure)sur rdv par internet.
Bâtiment principal : 135 m², structure en métal - habillages intérieurs et extérieurs.
Coût : 90.000 €
Extension des serres et conteneurs : 300 m², structure en acier galvanisé et habillages en polycarbonate.
Coût : 50.000 €.
Durée des travaux : 1 mois.