Soutenue par le Premier ministre, la secrétaire d'Etat au Logement Marie-Noëlle Lienemann a estimé que le nombre de démolitions de logements HLM pourrait atteindre 30.000 dès 2003.

Lors du Conseil interministériel des Villes (CIV) qui s'est tenu lundi, le premier ministre Lionel Jospin a annoncé l'accélération du rythme des démolitions-reconstructions de HLM, qui devrait passer de 10.000 prévus en 2001 à un objectif de 30.000 dans les "années à venir".

"Beaucoup de projets de démolitions sont en attente", a affirmé Mme Lienemann à l'AFP, qui pourront être débloqués rapidement avec les moyens nouveaux accordés.

"Je crois, dit-elle par ailleurs, que les HLM ont franchi une étape. Pendant longtemps, ils étaient réticents, ce qu'on démolit n'est pas forcément non rentable, et le blocage psychologique n'existe plus".

"Nous en sommes pour certains immeubles à une troisième réhabilitation, sans que l'on puisse parler de mieux, il est temps de passer à l'étape de la démolition", dit-elle. "Mais cela ne marche que si cela s'accompagne d'une politique de construction offensive", ajoute-t-elle en précisant que 55.000 logements sociaux devaient être construits en 2002.

Appelant à une action rapide, elle ajoute: "cela ne me choque pas qu'on démolisse sans savoir ce qu'on reconstruit, l'important est d'avoir engagé une réflexion".

Préconisant la construction de logements "intermédiaires" (plus haut de gamme que les logements sociaux) dans les zones sensibles et celle de logements sociaux dans les centre-villes, la ministre plaide pour la mixité sociale et "l'urbanité républicaine".

Les maires, dit-elle, ont évolué, "la plupart des maires de droite s'y sont mis, même à Neuilly où les 3F (bailleur social) vont construire des logements sociaux".

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