CONJONCTURE. Le dernier bulletin de conjoncture de la Fédération nationale des travaux publics pour février 2023 montre que l'activité reste morose. Et si les prises de commandes semblent en bonne forme, le phénomène est surtout dû à la notification d'opérations d'envergure.
Le début de l'année 2023 n'a pas permis à l'activité des travaux publics de retrouver un peu de souffle. Tout au plus reste-t-elle sur un plateau, selon la FNTP qui a publié son bulletin de conjoncture pour février 2023. Un plateau qui penche tout de même dans la mauvaise direction, puisque les travaux réalisés baissent de 2,2% sur un mois, et de 1,2% en cumul sur janvier et février 2023, par rapport au début de l'année précédente.
Le montant des facturations, en revanche, bondit de près de 5% sur un an, du fait de l'évolution des coûts de production. Et alors que l'inflation marquait le pas fin 2022, les prix ont à nouveau rebondi de 1,2% entre décembre et janvier sous l'impact de nouvelles hausses des coûts des produits minéraux, des matériels et des carburants.
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Les heures travaillées en baisse
La tendance du nombre d'heures travaillées est à l'image de l'évolution du volume d'activité. Sur les deux premiers mois de l'année, celles réalisées par les ouvriers permanents sont en baisse de 0,6% par rapport à 2022, avec des effectifs reculant à peu près dans les mêmes proportions (-0,8% en cumul depuis le début de l'année, et sur un an).
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L'emploi intérimaire souffre beaucoup plus encore. En janvier et février, le nombre d'heures réalisées par des intérimaires a en effet reculé de 5,4% sur un an. Ce qui fait chuter le volume total d'heures travaillées de 2,1% par rapport au début de l'année 2022.
Effet grands projets sur les commandes
Seules les prises de commandes se portent bien en ce début d'année, progressant de près de 30% en cumul en janvier et février, comparé à 2022. Cette dynamique est surtout portée par l'attribution de contrats importants, dans le cadre de grands projets. Alors que plusieurs lots avaient déjà trouvé preneurs en janvier 2023, d'autres marchés pour la construction de la nouvelle ligne de métro à Toulouse ont aussi été notifiés en février 2023. Sur le Lyon-Turin, deux contrats ont également été remportés par Eiffage d'un côté, TSO de l'autre, pour les travaux de l'interconnexion à Saint-Jean-de-Maurienne, afin de relier le tunnel de base au réseau existant.
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"Des signaux de redémarrage des appels d'offres sont également notables de la part des métropoles", souligne la FNTP. Mais la fédération craint malgré tout que la dynamique des grands chantiers ne masque "des disparités importantes par métier et par région". Aussi réitère-t-elle son appel : la hausse des prises de commandes "devra s'accentuer et se généraliser pour redonner du souffle à l'activité". Et elle attend toujours un "redémarrage de la commande publique (…) d'autant plus important que la dynamique de la clientèle privée pourrait ralentir en lien avec le coup de frein du marché de l'immobilier".