Patrick Bernasconi, président de la FNTP, a dressé, mardi 6 décembre 2011, un bilan de l'année écoulée tout en ébauchant quelques perspectives pour celle à venir : si, en 2011, une amorce de reprise avait marqué le début d'année, un ralentissement a ensuite été observé. Et dans un environnement peu favorable, l'activité ne se maintiendra en 2012 que sous certaines conditions. Explications.
« En résumé, 2011 est une année où la reprise, qui s'est dessinée au premier semestre, n'aura été ni suffisante, ni assez durable pour empêcher la poursuite de la fragilisation des entreprises ». Tels sont les premiers mots de l'allocution de Patrick Bernasconi, président de la Fédération Nationale des Travaux Publics, lors de l'habituelle présentation des résultats du secteur. Si le début d'année avait été marqué par une reprise de l'investissement privé (industrie, logistique, bureaux), l'autonomie financière conservée des blocs communaux et l'effet mécanique de rattrapage des fortes intempéries de la fin 2010, l'embellie aura été de courte durée. Dès le milieu de l'année, sous l'effet de la crise financière, l'investissement s'est essoufflé. Sous la pression des marchés, les établissements bancaires se sont montrés plus sélectifs dans leurs offres de crédit et ont durci les conditions d'attribution.
Les heures travaillées totales, sur l'ensemble de l'année, devraient enregistrer une légère hausse de 3 %, par rapport à 2010 (qui était une année assez faible). Toutefois, devant l'absence de visibilité sur l'activité future, les embauches ont été gelées et les départs, non remplacés. Aussi, sur les 9 premiers mois de l'année, ce sont 3.200 postes d'ouvriers permanents qui ont été supprimés. Depuis le début de la crise, en 2008, le secteur aurait perdu 21.000 emplois. Quant au chiffre d'affaires du secteur des travaux publics, il devrait s'établir à 40,8 milliards d'euros en 2011 (39 Mrds € en 2010). Et les perspectives pour 2012 ne sont pas encourageantes.
Les collectivités locales, clé de l'activité
En effet, les entreprises des travaux publics devraient réaliser un CA de 40,3 milliards d'euros, en baisse de 1 %. Seuls les grands opérateurs soutiendront l'activité, avec le démarrage de projets d'envergure (lignes ferroviaires à grande vitesse, chantiers de transport en commun en site propre, poursuite de travaux dans les concessions autoroutières). « En revanche, le comportement de l'Etat, tout comme celui du secteur privé, pénaliseront l'activité des douze prochains mois » assène Patrick Bernasconi. Les crédits de développement et d'entretien des infrastructures routières par exemple, sont en baisse de 16 % tandis que le budget de l'AFITF (Agence de Financement des Infrastructures de Transport de France) est réduit de 11 %, sans même tenir compte de possibles annulations de crédits futurs. Le secteur privé devrait connaître un repli de 4 %.
« La vraie question reste le comportement des collectivités locales, qui représentent 50 % de notre activité », déclare le président de la FNTP.
Découvrez les vecteurs de craintes de la FNTP pour 2012, en page 2