CORONAVIRUS. Si un arrêt des chantiers généralisé en France n'est pas encore d'actualité, de plus en plus d'entreprises et de maîtres d'ouvrage décident de mettre en pause leur activité. C'est le cas de la Société du Grand Paris.
Il n'y a pas de décision unifiée dans le BTP. Dans le contexte actuel d'épidémie de coronavirus et de confinement de la population, chaque entreprise et chaque maître d'ouvrage peut décider ou non de cesser son activité. Les fermetures se multiplient, et après le chantier de Notre-Dame-de-Paris, c'est un autre projet d'envergure qui s'est arrêté provisoirement le 17 mars : le Grand Paris Express.
Si la rumeur courait, l'information nous a été confirmée ce 18 mars au matin. Ainsi, la Société du Grand Paris (SGP) demande aux entreprises qui réalisent les chantiers, et après les avoir consultées, "de suspendre temporairement leur activité". Leurs moyens doivent ainsi être concentrés "sur la mise en sécurité" des travaux, du nord au sud de la région parisienne.
Une décision nécessaire
Cette décision était devenue nécessaire selon la SGP : "Dans le contexte exceptionnel résultant de l'instauration de mesures de limitation des déplacements, les conditions ne sont plus réunies pour garantir la sécurité des compagnons sur les chantiers sans continuer à mobiliser, directement ou indirectement, les services de secours fortement mobilisés par ailleurs".
Plus tard dans la journée, le maître d'ouvrage s'est voulu plus précis : certaines entreprises pouvaient rencontrer "des difficultés ponctuelles pour assurer la présence d'un nombre suffisant de travailleurs sur les chantiers nécessaires à leur bon fonctionnement". Ce qui ne permettait pas de garantir les conditions optimales nécessaires à la bonne exécution des travaux d'une part, mais aussi à la sécurité de tous les compagnons mobilisés et des "avoisinants". "Les entreprises seront indemnisées en conséquence", assure la SGP.
Mise en sécurité
L'heure est donc à la mise en sécurité des chantiers, afin de "s'assurer que les travaux ont été arrêtés dans des conditions assurant la stabilité des ouvrages réalisés". Toute activité ne sera pas interrompue pour autant, les systèmes de surveillance seront donc maintenus, le gardiennage des chantiers est assuré, et les interventions en cas de problème seront réalisées.
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Une dizaine de tunneliers étaient à l'ouvrage, sur les lignes 15 sud et 16. D'autres devaient démarrer leur course dans les prochaines semaines. Il est encore trop tôt pour connaître l'impact de cette suspension pour le moment, notamment sur les délais parfois très serrés (une partie de la ligne 16 doit être mise en service en 2024, pour les Jeux olympiques). Tout dépendra de la durée de la fermeture des chantiers.
La Société du Grand Paris exprime cependant sa volonté, avec les entreprises, de "redémarrer au plus vite" les travaux, le temps qu'une reprise dans des conditions techniques et sanitaires optimales soit possible. Et de prévenir qu'au moment du redémarrage, "il y aura nécessairement une période de montée en charge pour assurer la reprise". Mais elle ne devrait être, a priori, que de quelques jours.