ÉTUDE. D'après une étude publiée par l'Organisation mondiale de la santé et l'Organisation internationale du travail, travailler plus de 55 heures par semaine augmenterait le risque de décès.
Travailler plus de 55 heures par semaine augmente le risque de décès : c'est la conclusion d'une étude publiée conjointement par l'Organisation mondiale de la santé et l'Organisation internationale du travail, répercutée par le journal Le Monde et l'AFP. Le risque d'accident vasculaire cérébral serait, dans ce cas, augmenté de 35%. Ces travaux ont été initialement publiés dans la revue Environment international, et synthétisent des données issues de dizaines d'études réalisées avant la crise sanitaire de 2020-2021, auprès de centaines de milliers de participants, peut-on lire dans le quotidien du soir. "Travailler 55 heures ou plus par semaine représente un grave danger pour la santé. Il est temps que tous - gouvernements, employeurs et salariés - nous admettions enfin que de longues heures de travail peuvent entraîner des décès prématurés", a souligné la Dr Maria Neira, directrice du département Environnement, changement climatique et santé à l'OMS.
9% de la population mondiale serait concernée
Supporter un tel rythme de travail augmenterait également de 17% le risque de succomber à une cardiopathie ischémique par rapport à des horaires de 35 à 40 heures hebdomadaires. "L'OMS et l'OIT estiment que, en 2016, 398.000 personnes sont mortes d'un AVC et 347.000 d'une maladie cardiaque pour avoir travaillé au moins 55 heures par semaine." Une part de 9% du total de la population mondiale travaillerait dans ces conditions.
"Aucun emploi ne vaut que l'on prenne le risque d'un AVC ou d'une maladie cardiaque"
Les auteurs de l'étude estiment que la crise du covid n'a pu faire qu'empirer cette situation, exposant un plus grand nombre de personnes à la surcharge professionnelle. "Le télétravail est devenu la norme dans de nombreux secteurs d'activité, estompant souvent les frontières entre la maison et le travail", a ainsi rappelé le Dr Tedros Adhanom Ghebreyesus, directeur général de l'OMS. "Par ailleurs, de nombreuses entreprises ont été contraintes de réduire ou d'interrompre leurs activités pour économiser de l'argent et les personnes qu'elles continuent d'employer finissent par avoir des horaires de travail plus longs." Or, "aucun emploi ne vaut que l'on prenne le risque d'un AVC ou d'une maladie cardiaque".
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