Pour lutter contre le travail illégal dans le secteur du paysage, une convention sera signée dans quelques jours entre l'Unep, la Direccte Pays de la Loire et des caisses de mutuelles régionales. Un fléau qui « perturbe gravement les équilibres économiques et sociaux » du secteur, dénoncent les entreprises du paysage.
Le travail illégal fait aussi des dégâts dans le secteur du paysage ! Déjà en 2014, l'Union nationale des entreprises du paysage s'était mobilisée au niveau national, dans le cadre d'une convention cadre du secteur agricole associant le ministère du Travail, la Mutualité Sociale Agricole (MSA) et les partenaires sociaux. Cette fois, son action se place en région, avec la Direccte. Et c'est en Pays de la Loire que sera signée, le 30 septembre 2016, une convention avec les acteurs locaux.
« C'est une vraie problématique dans notre région, qui touche particulièrement le secteur de l'entretien, nous explique Alain Martineau, président de l'Unep Vendée et dirigeant de M Paysagiste (85). D'autant que le phénomène du travail illégal s'est amplifié avec le changement de TVA opéré en 2014. » Le secteur de l'entretien est donc celui qui est le plus impacté par le travail illégal, et des pertes d'emploi ont été recensées dans cette région.
L'auto-entreprise pas éligible à l'entretien de jardin
Comme dans le bâtiment, les travailleurs illégaux ne sont pas quantifiables et forcément visibles. « On voit régulièrement des camionnettes garées devant des maisons de particuliers, souvent en dehors des heures de travail ou le weekend. Difficile de ne pas penser que ces personnes travaillent illégalement », nous confie Alain Martineau. Ce fléau peut revêtir différentes formes, indique l'Unep, dans un communiqué : utilisation du statut de l'auto-entrepreneur, services à la personne, cumul irrégulier d'emplois… « Mais je rappelle que l'auto-entrepreneur n'est pas éligible à l'activité d'entretien de jardin », martèle le chef d'entreprise. Ce qui rend leur activité illégale avant même de la pratiquer !
Là aussi, les professionnels du paysage dénoncent une dévalorisation de leurs métiers, une mauvaise image pour leurs entreprises, sans compter tous les problèmes de sécurité que cela peut poser sur les chantiers. « Notre travail est un travail de professionnels, qui requiert une formation spécifique au préalable », tonne Alain Martineau. « Etre jardinier-paysagiste, cela ne s'improvise pas ! », renchérit Stéphane Cothet, président de l'Unep Pays de la Loire/Poitou Charentes dans un communiqué.
Lors de la signature du 30 septembre prochain, un nouveau document de communication sera présenté, destiné à sensibiliser le grand public, mais aussi les élus, sur les responsabilités et les risques encourus par le travail illégal.
1.740 entreprises spécialisées dans la création, l'entretien, l'aménagement de jardins et d'espaces paysagers
360 M€ de chiffre d'affaires
+ 6.000 personnes employées, dont 81% en CDI et 84% à temps plein
Source : Unep