Alors que le président de l'enseigne de bricolage vient d'annoncer que cinq des trente-deux magasins Bricorama, fermés le dimanche depuis le 4 novembre dernier, à la suite d'une décision de justice, vont pouvoir rouvrir ''prochainement'', la préfecture du Val-de-Marne dément de son côté les propos de la direction. L'enseigne devra encore patienter. Explications.
Cinq des 32 magasins de Bricorama, fermés le dimanche depuis le 4 novembre suite à une décision de justice, vont pouvoir rouvrir "prochainement" après avoir été classés en PUCE (périmètre d'usage de consommation exceptionnelle), a annoncé mercredi 27 février Jean-Claude Bourrelier, président de l'enseigne de Bricolage. Ces magasins sont situés dans les Yvelines (zone commerciale d'Orgeval) et dans le Val- de-Marne (Villiers-sur-Marne, Thiais, Ivry et Fontenay-sous-bois).
Et d'avancer : "Les préfets de ces deux départements ont signé les autorisations pour le classement en PUCE respectivement vendredi et mardi. Et nous espérons obtenir aussi le classement du magasin de Nogent-sur-Marne (Ndlr : Val-de-Marne) d'ici à 15 jours."
La préfecture du Val-de-Marne dément la décision
En revanche, les magasins de Villiers-sur-Marne, Thiais, Ivry et Fontenay-sous-Bois vont-ils concrètement ouvrir le dimanche ? Pas forcément. La préfecture du Val-de-Marne vient de démentir, jeudi 28 février, dans un communiqué, le classement en PUCE, de quatre zones où sont implantés des magasins Bricorama, permettant d'ouvrir les magasins le dimanche. La préfecture confirme, que des demandes d'ouverture dominicale sont toutefois à l'étude.
Distorsions de concurrence
En attendant, le PDG de l'enseigne de bricolage poursuit son "combat" auprès du Gouvernement afin de tenter de faire évoluer la législation sur le travail du dimanche, qui introduit selon lui des "distorsions de concurrence". Jean-Claude Bourrelier a été reçu mercredi 27 février par plusieurs conseillers du cabinet du Premier ministre Jean-Marc Ayrault. Il a notamment fait transmettre une lettre au chef du Gouvernement, en lui demandant soit "de généraliser l'ouverture des magasins le dimanche, soit encore généraliser l'interdiction d'ouverture" dominicale à toutes les enseignes.
La législation actuelle permet aux magasins d'ameublement et de jardinerie d'ouvrir le dimanche, mais pas aux enseignes de bricolage, rappelle le dirigeant. Par ailleurs, ajoute-t-il, les principaux concurrents de Bricorama, Leroy Merlin et Castorama, bénéficient d'un classement en PUCE pour leurs magasins franciliens. Bricorama "est actuellement la seule enseigne à subir les conséquences de l'interdiction du travail le dimanche. Il revient au pouvoir exécutif de mettre un terme à ce désordre", écrit Jean-Claude Bourrelier dans sa lettre au Premier ministre.
Un PDG déterminé
"Pour Force ouvrière, il était plus facile de s'attaquer à nous en premier", avance également le président, qui attend désormais du cabinet du Premier ministre qu'il saisisse l'Autorité de la concurrence. "Je reste déterminé à poursuivre mon action notamment pour défendre les salariés qui à 94% se sont prononcés en faveur du travail dominical", martèle Jean-Claude Bourrelier, reconnaissant que son espoir de voir changer la loi prochainement "est aussi mince qu'une feuille de cigarette".
A le lire, l'espoir d'une harmonisation serait mince et ces fermetures pourraient engendrer 25 millions de pertes sur le budget prévisionnel de 2013 de Bricorama et un manque à gagner de 500.000 euros par dimanche.