Ce mercredi, les fédérations du commerce interentreprises, des négociants en appareils sanitaires et du bois et matériaux de construction ont rencontré le conseiller économique à l'Elysée au sujet du brûlant dossier de l'ouverture dominicale des enseignes de bricolage. Pour l'instant, rien n'est joué. Explications.
« Nous sommes attentistes pour le moment », nous a confié Hugues Pouzin, président de la Confédération française du commerce interentreprises (CGI) à la sortie de sa rencontre avec Emmanuel Moulin, conseiller économique à l'Elysée au sujet de l'ouverture dominicale des enseignes de bricolage. Pour rappel, il y a quelques semaines, la Fédération du négoce bois et matériaux de construction alertait les professionnels du secteur sur la parution prochaine d'un décret autorisant les grandes surfaces de bricolage à ouvrir le dimanche en bénéficiant d'une dérogation permanente (lire article). Elle devait être rejointe, quelques jours après, par la CGI, la Capeb, la CGPME et la FNAEM (négoce de l'ameublement et de l'équipement de la maison). Fin mars, ils avaient même rencontré Xavier Bertrand, ministre du Travail. En vain.
Des notions de concurrence bien distinctes
Mercredi 4 avril, à l'Elysée, en compagnie de Jacques Chapeau (président de la Fédération française des négociants en appareils sanitaires,chauffage-climatisation et canalisations - FNAS) et de Laurent Martin-Saint-Léon (délégué général de la - FNBM), Hugues Pouzin a présenté les revendications du secteur du négoce. Après avoir exposé le poids du secteur de l'approvisionnement au bâtiment (160.000 salariés - 80 Md€ de CA - 14.000 points de vente - 6.000 entreprises constituées à 70% de TPE/PME), les protagonistes ont expliqué que leurs entreprises se trouvaient face à un secteur de la distribution bricolage organisé et piloté par de grandes enseignes à taille nationale « pour qui la notion de concurrence est bien différente de la nôtre », a souligné Hugues Pouzin. Par ailleurs, outre que l'ouverture le dimanche « ne fait pas partie de la culture du négoce », il a aussi rappelé que les profils d'emploi des vendeurs entre un négoce et un magasin de bricolage étaient différents. D'un côté, des conseillers aguerris, de l'autre des vendeurs-conseils…
Un décret toujours pas paru
Réponse de l'Elysée ? C'est une mesure qui fait partie des promesses d'un candidat… Au final, le décret, qui devait en théorie être publié vendredi 30 mars, n'est toujours pas publié. Du côté des professionnels du négoce, la détermination est là, prêts à se faire entendre quelle que soit l'issue.
En attendant une décision éventuelle, une échéance importante se profile : Xavier Bertrand est attendu au Congrès de la Capeb jeudi 12 avril… Il est fort à parier que le sujet sera largement évoqué. A suivre…