Réunis à Luxembourg, les ministres des affaires sociales de l'Union européenne ont trouvé un accord sur le texte permettant de réviser la directive sur les travailleurs détachés. Une avancée saluée par la France qui parle d'un accord "ambitieux".

Le moment était important. Tard dans la soirée du 23 octobre 2017, les ministres européens des affaires sociales, réunis à Luxembourg pour tenter de trouver un compromis sur le texte de la révision de la directive européenne sur le travail détaché, ont finalement trouvé un accord.

 

Une victoire pour le Président de la République française, lui qui ,depuis des mois, milite pour une révision du texte. Pour rappel, fin août, le chef de l'Etat, qui souhaite "une Europe qui protège", avait organisé des visites dans les pays de l'Est, réticents pour la plus part, afin de les convaincre de votre pour ce changement. Ses efforts porteront ils leurs fruits ? La réponse pourrait être donnée ce jeudi 26 octobre. Les 751 eurodéputés doivent en effet voter en séance plénière au Parlement européen de Strasbourg. En attendant, dans la nuit du 23 au 24 octobre 2017, l'Elysée s'est félicité que l'Europe ait abouti à un accord "ambitieux".

 

La ministre du Travail, Muriel Pénicaud, s'est aussi réjouie "c'est un grand jour pour l'Europe sociale [...]. Les salariés seront mieux protégés et les conditions d'exercices dans le marché intérieur seront plus équitables pour les entreprises".

 


Des sujets font encore débat

 

Mais rien n'est gagné. Le quotidien Le Monde rapporte que "dimanche soir 22 octobre, malgré des contacts intenses durant le week-end entre les délégations nationales, l'accord n'était toujours pas en vue sur une énième proposition de compromis". Pour l'heure, quelques points font débat à commencer par la durée maximale d'un détachement ou encore la date d'entrée en application de la réforme. Sur ce dernier point, "les propositions vont de deux à cinq ans après l'adoption définitive du texte", précise le journal.

 

Le quotidien indique aussi que la méthode de négociation du chef de l'Etat français a quelque peu surpris Bruxelles. Alors qu'en juin, la France avait refusé un compromis, elle vient de faire des propositions "plus ambitieuses que le compromis qui était sur la table", a déclaré Emmanuel Macron vendredi dernier (ndlr : le 20 octobre) lors du conseil des dirigeants de l'UE. Un texte que la commissaire européenne en charge du dossier, Marianne Thyssen, "estime prudemment" être "plus clair, plus précis", notamment sur les questions de rémunération.

 

Désormais, en cas d'accord entre les ministres européens, le texte de la directive passera à l'étape des "trilogues" (conseil des ministres, parlement européen et Commission. En cas d'accord, la révision de la directive pour être promulguée avant la fin de 2017, comme l'espère la France.

 


Témoignage d'un entrepreneur français pour le travail détaché
Alors que le Gouvernement français entend lutter contre le travail détaché, soutenu par les organisations professionnelles, le témoignage d'un chef d'entreprise soulève des questions. Interrogé par Europe 1, ce dernier raconte qu'il ne peut se passer de travailleurs détachés. Plusieurs raisons à cela : le manque de main d'œuvre dans le secteur, mais aussi l'aspect financier : "Nous n'avons pas la possibilité de recruter autrement, sans eux, on réduirait notre chiffre d'affaire de 70% !", a-t-il confié à la radio. Selon lui, il serait même question "de la survie du secteur du bâtiment".

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