Mis en service fin 2006, le tramway est rapidement devenu indispensable dans la capitale. Le Pavillon de l'Arsenal lui consacre une exposition qui porte aussi bien sur les réalisations passées que sur les prolongements à venir. En voiture !
Alors que l'extension vers l'Est du tramway Sud de Paris va entrer dans sa phase de réalisation, le Pavillon de l'Arsenal a choisi de lui consacrer une exposition. L'occasion de revenir sur les transformations urbaines qui ont accompagné ce nouveau mode de transport en commun et de visualiser les métamorphoses à venir.
Le « vert » à l'honneur
Caractérisée par ses longs parterres verts, la première tranche du tramway s'étire sur 8 km, du pont du Garigliano à la porte d'Ivry. Destinée à améliorer le quotidien des 100.000 passagers qui l'empruntent quotidiennement, cette rame a également contribué à embellir la périphérie de la capitale et à la rendre plus « verte » : « Nous nous sommes efforcés de privilégier le caractère de boulevard jardiné, explique Michel Desvigne, le paysagiste en charge de cette portion. Aussi, de part et d'autre des alignements haussmanniens […] avons-nous imaginé sur toutes les ramifications et les espaces connexes une strate jardinée ».Superposée aux parcs existants, cette strate apporte un nouveau souffle à un espace périphérique à l'origine très bitumé et complète le « volume végétal » offert par les grands arbres de chaque côté du boulevard, précise Michel Desvigne.
L'extension vers l'Est
D'ici à fin 2012, une extension du tramway vers l'Est est prévue. Engagée sur une surface beaucoup plus importante, elle devrait concerner pas moins de 15 km de boulevard. La transformation de l'espace public devrait également être plus conséquente : le pont national devrait être élargi, certains souterrains supprimés et une desserte devrait aussi être créée à hauteur de Pantin.De la porte d'Ivry à la porte de la Chapelle, trois zones seront à distinguer. Le premier secteur, qui va de la porte d'Ivry à celle de Charenton, sera notamment marqué par la traversée de la Seine. Le deuxième secteur, qui ira jusqu'à la porte des Lilas, aura une morphologie semblable à celle de l'actuel T3 avec un boulevard bordé d'H.B.M (habitations à bon marché). Enfin, le troisième secteur qui atteindra la porte de la Chapelle, et qui sera aussi le plus long avec 14,5 km de long, aura une topographie plus marquée. Autant de différences qui laissent présager d'une grande richesse de paysages urbains pour les voyageurs et qui posent d'ores et déjà, le prolongement du futur T3, sur de bons rails.
Porte de Versailles : avant
Les boulevards des maréchaux occupent l'emplacement de la route qui longeait l'enceinte de Thiers construite en 1840, démantelée dans les années 1920 et qui marque encore aujourd'hui les limites administratives parisiennes.
Porte de Versailles : après
Ces quartiers de Paris, très habités, avec de nombreux emplois, disposent de riches atouts, un patrimoine architectural reconnu, la « ceinture des Habitats Bon Marché» en brique rouge, de nombreux équipements publics, sportifs, culturels, et d'importants espaces verts. La réalisation du Tramway, et la rénovation urbaine qui l'accompagne, transforme la vie de plus de 500.000 riverains.
Porte d'Orléans : avant
6 enceintes successives ont marqué l'histoire de Paris, l'une d'elles est aujourd'hui occupée par le métro aérien. Une autre, l'enceinte de Thiers, accueille le Tramway qui va relier la périphérie au coeur de la ville.
Porte d'Orléans : après
Mis en service le 16 décembre 2006, le T3, Tramway des Maréchaux Sud, après deux ans de travaux, transporte aujourd'hui plus de 100.000 personnes chaque jour dans un espace urbain transformé et embelli, avec de nouvelles plantations, où piétons et circulations douces ont toute leur place.
Porte d'Aubervilliers : avant
Aujourd'hui, l'extension du Tramway vers l'Est s'engage sur plus de 15 kilomètres avec une transformation plus importante encore de l'espace public, l'élargissement du pont National, la suppression de passages souterrains, la réalisation de nouveaux ouvrages d'art, et la desserte de la ville de Pantin, illustration concrète du dialogue engagé entre Paris et ses voisins.
Porte d'Aubervilliers : après
La requalification urbaine induite par la mise en place du tramway permet une refonte complète du paysage urbain aujourd'hui dégradé des boulevards des Maréchaux ; l'objectif est de restaurer leur statut de boulevards, en tant qu'Espace Public réellement partagé par tous les usagers.
Porte de Bagnolet : avant
Le choix d'implantation axiale de l'extension du tramway T3 sur le secteur 2 permet de conforter le profil existant des boulevards Poniatowski, Soult, Davout, Mortier et Serrurier, qualifiés par les grands alignements d'arbres. Ces alignements, souvent majestueux par leur âge et peu diversifiés, assurent une grande unité.
Porte de Bagnolet : après
Lorsque la reconquête de l'espace des trottoirs permet de rétablir des doubles alignements, la création d'alignements d'arbres Carpinus betulus «fastigiata» est envisagée afin d'homogénéiser la façade sur rue des différents îlots constitués irrégulièrement d'une succession de bâtiments et de jardins (squares publics et espaces verts privatif).
Porte des Lilas : avant
Parallèlement à la valorisation des arbres de première grandeur, le caractère de boulevard jardiné du tramway Sud est prolongé. Ce secteur constitué d'un paysage hétérogène est ponctué de nombreuses entités végétales riches et variées : squares, bois de vincennes, coulée verte, jardin de la gare de Charonne, Campagne à Paris.
Porte des Lilas : après
Cette seconde strate jardinée est identitaire. À l'échelle de la déambulation du promeneur, ces arbres de petit développement de texture différente et de floraison printanière spectaculaire servent d'accroches et de repères notamment pour certaines stations de tramway.
Station Desnouettes
Cette toiture lumineuse est positionnée entre les arbres des stations plantées, portée par des mâts implantés à proximité des troncs et dans leur alignement, afin de réduire au maximum l'impact visuel des éléments verticaux dans un esprit « d'écologie visuelle ».
