Le groupe de BTP Vinci réclame 30 millions d'euros à l'agglomération angevine, en préjudice de la fermeture définitive, de l'usine de traitement de déchets Biopole décidée en juillet dernier. Précisions.
Nouvel épisode dans la bagarre juridique et financière opposant la collectivité d'Angers et Vinci Environnement pour le sort de Biopole, une usine de tri mécano-biologique (TMB), de méthanisation et de compostage basé à Saint-Barthélemy-d'Anjou (Maine-et-Loire). En effet, Vinci Environnement, filiale du groupe de BTP Vinci, réclame 30 millions d'euros à l'agglomération d'Angers, en préjudice de la fermeture définitive, décidée en juillet dernier par la collectivité, de son usine de traitement de déchets Biopole, a révélé vendredi 11 septembre, Christophe Béchu, président d'Angers Loire Métropole.
Résiliation du contrat de marché de conception-réalisation passé avec Vinci
Rappel des faits. C'est en juin dernier que les élus de l'agglomération d'Angers ont décidé de résilier le contrat de marché de conception-réalisation passé avec Vinci, le constructeur de cette usine en 2011, puis choisi de fermer purement et simplement le site quelques semaines plus tard, estimant la solution moins chère et plus périlleuse qu'une restructuration.Pour la collectivité angevine, la grande majorité de la somme demandée -22 à 23 millions d'euros- serait motivée par la réparation de "la résiliation du contrat, qui aurait fait perdre des marchés à Vinci Environnement en Pologne, en Angleterre et aurait compliqué certains autres en France comme à Tarbes", a-t-elle expliqué la semaine dernière en conférence de presse. Et à Christophe Béchu de commenter :"Vinci aurait transmis près de 20 kg de documents et près de 2.000 classeurs, tout à la gloire du TMB pour motiver sa requète."
Depuis son démarrage, effectivement, en 2011, cette usine construite en remplacement d'une usine d'incinération, a rencontré de nombreux problèmes techniques et financiers incitant le maître d'ouvrage Angers Loire Métropole à ne pas réceptionner les travaux et conduisant un long contentieux entre les deux autres acteurs : le constructeur (Vinci) et le gestionnaire (Veolia Environnement). A noter que la conception et la construction ont coûté près de 70 millions d'euros.
A noter également que les nuisances induites par son process industriel avaient entraîné de nombreuses plaintes de riverains, obligeant l'agglomération d'Angers à négocier le rachat de plusieurs maisons voisines, complète ce lundi l'AFP.
Le site industriel arrêté depuis avril 2015
Au final, l'usine Biopole, qui combinait tri mécano-biologique et méthanisation, a alors cessé d'accueillir des déchets dès avril dernier sur décision de son gestionnaire, la société Geval Veolia Environnement, "pour préserver la santé et la sécurité de ses salariés".De son côté, le groupe de BTP Vinci, interrogé par Batiactu ce lundi 14 septembre, n'a pas souhaité commenter cette "affaire en cours." Malgré tout, les élus angevins réfléchissent d'ores et déjà au devenir du site et du tri des ordures ménagères dans l'agglomération. Des travaux seront prochainement réalisés sur le site dans l'optique de vider les digesteurs de l'usine et éviter ainsi tout risque lié à la sécurité du site. A suivre.