Dans la mythologie, c'est Hélios qui conduisait le char solaire dans sa course céleste. Une tradition qui se perpétue aujourd'hui avec Hélioslite, un tracker photovoltaïque bi-axe qui suit la trajectoire de l'astre du jour et s'oriente automatiquement pour optimiser sa production. Jay Boardman, le p-dg et cofondateur de la société, nous éclaire.
Pour une société née en avril 2013, le parcours accompli est déjà impressionnant. Hélioslite, installée au Bourget du Lac en Savoie, développe des "trackers" solaires de nouvelle génération, ces capteurs mobiles qui suivent la courbe du soleil dans le ciel, au fil de la journée et des saisons. Co-fondateur et actuel président-directeur général de la société, Jay Boardman, nous explique : "L'objectif était de trouver une solution pour combler la faille des systèmes solaires photovoltaïques à haute concentration qui nécessitent une très grande précision dans leur orientation, de moins de 0,1°, pour que le point focal tombe exactement sur le capteur. Les solutions existantes étaient coûteuses et pas assez robustes". Les ingénieurs se lancent donc dans le développement d'un tracker innovant, mécaniquement robuste, moins cher à produire, et doté de systèmes de contrôle et de suivi de la performance à distance.
Le mariage réussi entre rusticité et précision
Le premier modèle développé, qui possède deux axes de rotation de façon à pouvoir s'incliner et présenter ses modules au soleil de façon optimale, est donc élaboré en collaboration avec Soitec qui fournit les capteurs à haute concentration. "Une première vente a lieu au Maroc, avec un système à concentration et un autre photovoltaïque classique. Ils sont installés à l'Iresen, au-dessus de Marrakech", nous précise Jay Boardman. Les trackers Hélioslite présentent plusieurs facteurs différenciants : avec leur structure haubanée en acier galvanisé, ils s'avèrent faciles à monter, démonter et déplacer. "Le procédé de pointage des panneaux a été validé par l'Ines-CEA tandis que la résistance mécanique a été testée en soufflerie", glisse le p-dg. Cette solution architecturale légère, contrairement à un pied massif bétonné, réduit les fondations nécessaires, les haubans distribuant les efforts imposés à l'ensemble à des massifs d'ancrage posés à même le sol. Les machines, montées une première fois en Savoie, sont ensuite remontées dans les jardins du château de Versailles, à l'occasion du Solar Decathlon, puis sont finalement expédiées vers le Maroc, où elles sont aujourd'hui installées, preuve de leur rusticité.
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"Mais nous avons connu un aléa industriel : Soitec a annoncé son abandon du marché spécifique de la haute concentration", poursuit Jay Boardman. Hélioslite se tourne alors vers d'autres acteurs de cette niche technologique, tous deux basés en Amérique du Nord : Morgan Solar (Canada) et Semprius (Etats-Unis). Afin de s'affranchir des limites trop étriquées de ce marché, la société française décide de décliner sa solution en la dotant de capteurs photovoltaïques classiques, cette fois produits par des industriels comme SunPower ou Photowatt. Plusieurs exemplaires sont ainsi déployés, notamment au Sénégal, où le Club Med' de cap Skirring en utilise deux de 20 m² chacun pour aider à la production d'eau chaude sanitaire, à raison de 2.000/3.000 litres par jour, ou à M'bour, où le centre de formation Frédérique Ozanam dispose également de deux trackers de 4 kW chacun.
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