Alors que les derniers chiffres pour le mois de juillet 2015 de Pôle emploi suscitent l'inquiétude, la dernière enquête de l'UPA confirme les difficultés des entreprises de l'artisanat et du commerce de proximité à embaucher au cours du premier semestre 2015. En chiffres : 10 % des entreprises du bâtiment ont augmenté leurs effectifs contre 15 % en 2014.
Alors que Pôle emploi publie ce mercredi 26 août les chiffres du chômage de juillet 2015, les derniers du ministre démissionnaire François Rebsamen, l'UPA rappelle ce jour même dans sa dernière enquête consacrée cette fois-ci à l'emploi dans les TPE et les PME que 10 % des entreprises du bâtiment ont augmenté leurs effectifs au cours du premier semestre 2015, contre 15 % en 2014 et 17 % en 2013. Et 13 % des entreprises des travaux publics ont augmenté leurs effectifs au cours du premier semestre 2015, contre 13 % en 2014 et 18 % en 2013.
Globalement, tous secteurs confondus, 17 % des entreprises ont augmenté leurs effectifs au cours du premier semestre 2015, contre 19 % les deux années précédentes. "Ce niveau reste important, d'autant plus qu'il s'accompagne de prévisions d'embauches en légère progression pour le second trimestre", remarque l'UPA dans un communiqué.
Autres chiffres significatifs : 18 % des TPE-PME du bâtiment et 30 % des travaux publics ont rencontré des difficultés de recrutement au cours du premier semestre 2015.
Problème de qualification, absence de candidature, manque de motivation
Parmi les motifs évoqués, les chefs d'entreprise expliquent leur réticence à recruter principalement en raison d'un problème de qualification (61 %), absence de candidature (41 %) et d'un manque manque de motivation (12 %). Globalement, l'absence de redémarrage de l'activité (61 %) apparaît également d'après la dernière étude de l'UPA clairement comme le "premier frein à l'embauche". D'autres motifs de non-embauches sont détaillés : absence de volonté d'augmenter des effectifs (45%), niveau de charges de charges sociales (15 %), risque d'avoir à licencier (6 %) et départ à la retraite (2 %).Par ailleurs, seules 4 % et 6 % respectivement des entreprises du bâtiment et des travaux publics prévoient d'embaucher au cours du second trimestre 2015, ajoute la note de l'UPA.
"Cibler son action son action prioritairement sur les TPE-PME"
"Ces opinions confirment que Pôle emploi ne prend pas suffisamment en compte aujourd'hui les besoins de main d'œuvre des entreprises de l'artisanat et du commerce de proximité, tacle l'UPA dans le même communiqué. Elle demande ainsi que le "service public de l'emploi ne se limite pas à une action en direction des demandeurs d'emploi mais se consacre davantage à l'accompagnement des employeurs dans leurs besoins de recrutement, en ciblant son action prioritairement sur les TPE-PME."
Par ailleurs, le dernier plan gouvernemental pour l'emploi dans les TPE et les PME ne convainc pas les chefs d'entreprise interrogés qui estiment à 52 % que ces mesures ne sont pas de nature à lever les freins à l'embauche. A la question "L'aide de 2.000 euros par an sur deux ans pour l'embauche d'un premier salarié vous conduira-t-elle à embaucher ?", 78 % des chefs d'entreprise qui n'emploient pas encore de salariés répondent par la négative.
En clair, le président de l'UPA, Jean-Pierre Crouzet n'en démord pas: "J'invite le Gouvernement à prendre les mesures susceptibles de rétablir la confiance en notre économie. Le plan pour l'emploi de juin dernier ne peut être qu'un point de départ."
Pour rappel : la même enquête, réalisée par l'UPA dans la première quinzaine de juillet auprès de 4.700 entreprises, montrait également un nouveau recul de l'activité des entreprises de 2 % au deuxième trimestre 2015, après un recul de 2,5% au premier. Les artisans et commerçants restent "en marge de la reprise", avec un chiffre d'affaires en "baisse ininterrompue" depuis trois ans, avait conclu l'UPA.
*Enquête réalisée à la demande de l'UPA par l'Institut I+C au mois de juillet 2015 auprès d'un échantillon représentatif de 4.700 entreprises de l'artisanat et de du commerce de proximité.