Pour la première fois depuis le 2e trimestre 2012, le moral des patrons de TPE est en légère hausse, notamment lorsqu'ils appréhendent les six prochains mois. Si l'emploi repasse dans le vert, des freins restent à lever pour accélérer les embauches. Détails avec le dernier baromètre Ifop/Fiducial du 3e trimestre 2015.

Les patrons de TPE optimistes sont, pour la première fois depuis trois ans, plus nombreux (51%) que les patrons pessimistes. C'est ce que révèle le dernier baromètre Ifop pour le compte de Fiducial* sur le moral des très petites entreprises.

 

Si le moral des patrons remonte, pour autant, ils restent, pour 71% d'entre eux, assez pessimistes sur le climat des affaires en France en ce troisième trimestre 2015, tandis que la confiance qu'ils accordent au gouvernement Valls demeure basse (23%, +1 point vs 2T 2015). L'investissement reste enlisé, les patrons affichant toujours une situation préoccupante de leur situation financière : logique, finalement, puisque les trésoreries des entreprises n'ont pas évolué au cours du dernier trimestre, explique le baromètre.

 

Signaux positifs pour l'emploi, mais…

 

Du côté de l'emploi, les indicateurs repassent enfin dans le vert. Après sept trimestres consécutifs de destructions d'emplois, la création nette redevient positive et s'établit à +0.5 point, encore en dessous, cependant, des prévisions des patrons (+1).

 

Mais les perspectives de création d'emplois sont encourageantes, détaille le baromètre, puisqu'elles devraient progresser de 4 points au trimestre prochain. Prudence toutefois, annonce Fiducial, qui sait bien que « les prévisions sont souvent supérieures à la réalité ». En termes de contrat, les CDD et l'intérim restent majoritaires, représentant 65% des embauches. Les motifs de recours au CDD de plus d'un mois sont, pour 72% des répondants, pour répondre à un surcroît temporaire d'activité, dans 35% des cas, pour être certain que le poste est viable. Attention, prévient le directeur des techniques professionnelles chez Fiducial : « (…) il faut rester prudent car en juillet 2012, comme en juillet 2015, un léger regain de confiance s'était accompagné d'un redressement de leur situation financière et de la création nette d'emplois, avant que tous ces indicateurs ne replongent jusqu'à aujourd'hui ». Rappelons qu'au cours des deux dernières années, une TPE sur deux a eu recours à un contrat précaire (hors CDD classique), mais un quart d'entre elles seulement ont fait signer un CDI à l'issue du contrat.

 

Des réformes méconnues mais bien accueillies

 

Seules de réelles perspectives de croissance pourraient faire que les patrons embaucheraient (51%), tout comme la réduction des cotisations patronales (95%), la diminution des obligations réglementaires (71%) ou un barème d'indemnité plafonné et indexé sur l'ancienneté en cas de licenciement (61%). Mais le coût salarial (74%), la lourdeur des procédures administratives (72%) et le poids de la réglementation du travail (69%) restent des freins à l'embauche, révèle le baromètre.

 

Enfin, si la confiance des patrons de TPE reste relative envers le gouvernement, les pistes de réforme sont cependant accueillies favorablement. A noter que 71% des patrons ne connaissent pas les mesures annoncées, mais citées isolément, elles reçoivent un accueil plutôt favorable (76%). Ainsi, 91% des entrepreneurs plébiscitent le renforcement des contrôles et des sanctions contre les fraudes au détachement de salariés ; 88% sont pour la formation de 40.000 demandeurs d'emploi sur les métiers non pourvus sans les TPE/PME ; 82% sont aussi pour la possibilité de renouveler deux fois les CDD et contrats d'intérim ; 77% applaudissent l'aide de 4.000 euros sur deux ans accordées aux primo-employeurs ; et 76% ont une opinion positive du relèvement des obligations liées aux seuils de 9/10 salariés à 11. En revanche, « l'impact des mesures est plus mitigé », note Fiducial, seuls 16% des patrons estiment qu'elles vont les inciter personnellement à embaucher.

 


Méthodologie
Echantillon de 1.004 dirigeants de TPE de 0 à 19 salariés (hors auto-entrepreneurs), raisonné sur les critères secteur d'activité de l'entreprise, taille de l'entreprise, région d'implantation de l'entreprise et interrogé par téléphone du 6 au 24 juillet 2015.

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