MEGAPROJET. Libéré depuis juillet 2018 des différents recours judiciaires, le projet de tours jumelles imaginé par le promoteur russe Hermitage est toujours dans le flou. Si d'un côté, son président, Emin Iskenderov, a annoncé avoir commencé les travaux de désamiantage et de curage, de l'autre côté, Paris La Défense continue d'émettre des doutes;
"Nous avons commencé, le 30 septembre 2019, les travaux de désamiantage et de curage de l'immeuble Bretagne des Damiers", a déclaré Emin Iskenderov, président-directeur général du groupe Hermitage, selon un article du Parisien. Désormais exempt de tout recours judiciaire, depuis le mois de juillet 2018, le promoteur russe a le champ libre pour ériger ses tours jumelles de 323 mètres de hauteur. Ce dernier a même précisé le calendrier du chantier : "La déconstruction des bâtiments, complexe sur le site de La Défense, durera au total un an. L'objectif est de démarrer le chantier de construction à l'automne 2020 pour une livraison des deux tours à l'été 2024, pour les Jeux Olympiques, et d'achever les finitions et l'aménagement du centre commercial pour l'été 2025". Pour rappel, les jumelles doivent accueillir environ 400 logements de luxe, 40.000 m² de bureaux ou encore un hôtel cinq étoiles de 200 chambres, le tout pour un total de trois milliards d'euros.
Mais malgré les déclarations optimistes du promoteur, le mégaprojet de tours jumelles à la Défense d'Hermitage continue de semer le doute du côté de l'aménageur. En effet, Paris La Défense attend le versement de 30 millions d'euros de la part des Russes pour "compenser une immobilisation d'une durée anormalement longue", précise Le Parisien. Patrick Devedjian, président de l'établissement public a déclaré sur le sujet : "Je ne vois pas comment il est possible de livrer le projet pour les Jeux olympiques, quel que soit le projet de l'opérateur". La directrice générale de Paris La Défense, Marie-Célie Guillaume, s'était montrée plus virulente à l'encontre du groupe russe. En juin 2018, elle déclarait : "Hermitage n'a pas respecté l'échéancier sur lequel il s'était engagé". L'année suivante, elle enterrait le projet en expliquant "chercher une alternative au projet", car le chantier n'était toujours pas lancé.