DISTINCTION. Le projet dessiné par Joan Busquets et Michel Desvignes, et réalisé en 2020, figure parmi les cinq réalisations en lice pour le Prix distribué par le Centre de culture contemporaine de Barcelone.

Le Prix européen de l'espace public urbain est un concours biennal qui, depuis l'an 2000, récompense les meilleures interventions de création, de transformation et de récupération effectuées sur des espaces publics de villes européennes. Il est porté par le Centre de culture contemporaine de Barcelone (CCCB), un centre culturel multidisciplinaire qui a notamment axé sa réflexion sur les villes contemporaines européennes.

 

La onzième édition du Prix européen de l'espace public urbain a comptabilisé 326 inscriptions finalisées, "un record"; Les pays ayant présenté le plus de projets sont l'Espagne, la Pologne, l'Italie, la France et le Portugal. 35 pays sont représentés parmi les candidats, un chiffre, là aussi, plus élevé que lors des appels à concours précédents.

 

L'espace public des villes européennes, un lieu clé de la vie contemporaine

 

Pour le CCCB, l'espace naturel des villes européennes partage, en dépit de leur diversité, certains éléments historiques communs - l'échelle humaine, le design compact et la mixité des utilisations. Dans cette idée de ville européenne, "l'espace public joue un rôle clé de rencontre collective, chargée de valeurs politiques, économiques et sociales, indissociables d'une conception physique qui les agence et les rend possibles", explique le centre culturel.

 

Au long de ses 23 années d'histoire et de ses 11 éditions, le Prix a reçu 2 532 propositions. Avec plus de 300 expériences provenant de près de 200 villes, ce Prix constitue un "observatoire permanent de la construction et de l'évolution des espaces publics dans toute l'Europe".

 

Un jury paneuropéen

 

Le jury international était présidé par l'ingénieure agricole et paysagiste Teresa GalíIzard, professeure d'Architecture du Paysage de l'ETH de Zurich, et composé de Hans Ibelings, critique et historien de l'architecture et directeur de The Architecture Observer, d'Eleni Myrivili, docteure en anthropologie et conseillère en Résilience et Durabilité de la Ville d'Athènes, d'Andreas Ruby, directeur du Swiss Architecture Museum de Bâle, de Paloma Strelitz, architecte, directrice créative de Patch et fondatrice d'Assemble, Londres, et de Špela Videčnik, architecte, membre fondatrice du bureau OFIS architects de Ljubljana.

 

Il s'est réuni les 14 et 15 juillet au CCCB pour désigner les cinq réalisations finalistes. Le gagnant sera annoncé à l'occasion d'une cérémonie publique qui se tiendra au CCCB les 14 et 15 novembre 2022.

 

La place Saint-Sernin, à Toulouse, rendue aux piétons

 

Parmi les cinq projets en lice pour le Prix, figure la transformation de la place Saint-Sernin, à Toulouse, effectuée en 2020. La proposition de Joan Busquets, Pieter-Jan Versluys, de BAU, avec Michel Desvignes Paysagistes, LEA, et EGIS, "rend la vedette" au tissu historique de la ville rose. Les voitures qui occupaient sa surface sont expulsées, tandis que les arbres perdus sont régénérés et "deviennent les organisateurs de l'espace public".

 

La simplicité du projet, l'emploi des matériaux et la reconnaissance du patrimoine local sont les mécanismes qui réactivent un espace qui avait été compromis par la voiture. "Il retrouve aujourd'hui sa dimension verticale et sous-tend tout type d'activités des plus diverses".

 

Réintroduction de l'eau dans l'espace public

 

La restauration, en 2020, du Catharijnesinge, à Utrecht, aux Pays-Bas, annule la circulation routière qui occupait cette voie publique et réintroduit l'eau, afin de renaturaliser un nouvel espace public et de le rendre accessible au piéton et au cycliste. Ce projet, imaginé par OKRA landschapsarchitect, est un "excellent exemple de revitalisation des qualités de l'espace urbain", effectuée grâce à la réintroduction de l'eau et de la biodiversité qu'elle génère.

 

Tous les éléments, y compris les arbres, la végétation, les matériaux de revêtement et de mobilier urbain, s'inspirent de l'environnement et prennent en considération la façon dont la nature se développera à l'avenir. Le résultat est l'introduction d'un nouveau microclimat naturel, à même d'atténuer les effets de la crise climatique globale.

 

Une piscine temporaire participative à Bruxelles

 

"Pool is cool", un projet réalisé en 2021 par Decoratelier Jozef Wouters Flow, a été conçue et construite avec la participation de cinquante jeunes. C'est la première piscine en plein air construite à Bruxelles depuis quarante ans. Le projet introduit une structure temporaire qui "établit un espace prospère de rencontre pour toutes les générations, où profiter de l'eau fraîche et de l'air".

 

Son système modulaire, simple et économique, pouvant être facilement construit par un grand nombre de mains, "offre un bon exemple de la façon dont tous peuvent participer à la création d'un espace public actif et sain".

 

Préserver un espace de l'urbanisation galopante en Suède

 

La cathédrale Lund a décidé d'utiliser les propriétés qu'elle possède pour développer un espace public hors de la logique d'urbanisation rapide de ses alentours. Une cour, fermée par trois murs en briques récupérées de la démolition d'une usine, a été créée dans un paysage non encore urbanisé aux portes de la ville, par Brendeland & Kristoffersen architects, et Price & Myers.

 

Par cette démarche, le propriétaire du terrain décide de "ne pas emboîter le pas au développement urbanistique de l'environnement, mais de laisser l'espace suivre son cours, ouvert aux habitants". La cour est une première intervention, une anticipation à une évolution graduelle du lieu, un "jardin non-clos".

 

Un jardin communautaire sur un terrain vague

 

Le jardin communautaire urbain "Sporta pils dārzi", à Riga (Lettonie), est le résultat d'une initiative populaire lancée pour récupérer un terrain vague abandonné, devenu un nouveau type d'espace public. Il a été réalisé en 2021 par Artilērijas dārzi.

 

Ce projet consiste en un système de pépinières et d'espaces interstitiels qui sont occupés lors d'événements et de rencontres. Le résultat est un modèle d'espace urbain qui comprend des logiques productives, culturelles et sociales et "fait participer des éléments naturels émergents à l'espace communautaire".

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