Les trois principales certifications environnementales - HQE, BREEAM et LEED - sont en progression selon les chiffres du Baromètre 2016 publié par France GBC et Green Soluce. Cette 3e enquête révèle l'intérêt des investisseurs pour ces "leviers de valorisation économique". Analyse.
Les certifications environnementales séduisent de plus en plus d'investisseurs. France GBC et Green Soluce, qui publient le 3e baromètre sur le sujet, expliquent : "(…) au-delà d'un outil de communication, la certification est aussi perçue et utilisée comme un levier de valorisation économique supplémentaire". Ainsi, 1.552 opérations tertiaires en construction ou rénovation, étaient certifiées ou en voie de l'être au 31 décembre 2015 contre 1.370 un an plus tôt (+13 %). La répartition des trois principales marques HQE, BREEAM et LEED est restée inchangée : la certification française domine les débats avec 82 % de parts de marché, devant la certification britannique (16 %) et la certification américaine (2 %). L'accroissement constaté du nombre d'opérations certifiées a été porté par la marque HQE (+9 %) mais surtout par BREEAM, qui a progressé plus vite que le marché (+43 %). Du côté des certifications en exploitation, ce sont 461 opérations tertiaires qui possédaient au moins un certificat à la fin de 2015, alors qu'elles étaient 402, fin 2014 (+15 %). Sur ce marché particulier, BREEAM in Use (53 %) est passée devant HQE Exploitation (46 %), tandis que LEED EB O&M est restée confidentielle (1 %).
L'Excellent plutôt que l'Exceptionnel
Les bâtiments certifiés sont principalement des immeubles de bureaux (67 % pour HQE, 63 % pour BREEAM, 56 % pour LEED), des commerces (24 % pour LEED, 22 % pour BREEAM et 8 % pour HQE) ou des plateformes logistiques (12 % pour LEED, 7 % pour HQE et BREEAM). La certification française marque sa singularité avec 13 % de bâtiments d'enseignement, une catégorie non représentée chez les deux autres certifications internationales. De même, en exploitation, le tertiaire reste largement représenté : 97 % des certifications HQE Exploitation sont des bureaux, tout comme 63 % BREEAM in Use. France GBC et Green Soluce se sont interrogés sur la performance visée pour ces opérations. Le rapport détaille : "Lorsqu'une certification NF HQE est visée, les opérations de rénovation visent et atteignent des niveaux de performance plus élevés que les opérations de construction neuve : 13 % des rénovations ont un niveau 'Exceptionnel' contre 9 % pour les constructions et 46 % des rénovations ont un niveau 'Excellent' contre 36 % pour les constructions neuves". Dans le cas de BREEAM, la mention visée le plus souvent est la "Very good" (54 % des constructions et 60 % des rénovations). Il faut noter que 28 % des constructions neuves cherchent à atteindre le "Excellent" contre seulement 4 % des rénovations. Enfin, pour LEED, les projets de construction recherchent la meilleure note, "Platinum", un niveau jamais atteint par des rénovations.
Une préoccupation parisiano-parisienne ?
Géographiquement, l'Île-de-France regroupe l'immense majorité des opérations certifiées, en particulier dans deux quartiers précis : le Quartier central des affaires de Paris (1er, 2e, 8e, 9e, 16e et 17e arrondissements) et le Croissant ouest (vaste ensemble centré sur la Défense mais qui rassemble également Issy-les-Moulineaux, Boulogne-Billancourt, Rueil-Malmaison, Nanterre, Levallois, Asnières…). Dans ces zones spécifiques, France GBC et Green Soluce notent : "Sur ce panel, 84 % des acteurs choisissent la mono-certification pour attester de la qualité et des performances de leurs actifs, en construction et en rénovation". Environ 16 % opteraient donc pour la multi-certification, principalement avec le duo HQE+BREEAM (80 % des cas). Du côté des investisseurs, le baromètre souligne que "les banques, assurances, mutuelles et caisses de retraites" sont les plus nombreux, devant les sociétés immobilières d'investissement cotées (SIIC), les sociétés civiles de placements immobiliers (SCPI) et les fonds d'investissement. La certification serait donc finalement - principalement - une préoccupation des grands investisseurs parisiens plus que des entreprises propriétaires de leurs propres locaux. Les acteurs de la certification estiment, quant à eux, qu'au-delà des seules économies d'énergie réalisées grâce à des bâtiments plus performants que la norme, d'autres paramètres sont à prendre en compte, dont l'attractivité du bien immobilier ou la meilleure productivité constatée de ces utilisateurs s'ils en sont satisfaits. Les certifications environnementales ont donc encore de belles années devant elles.