Les entreprises artisanales sont davantage formées à la prévention des risques. Selon la Capeb et l'OPPBTP, cette prévention est le premier domaine de formation suivi, devant la technique. Découvrez les autres chiffres de la 3e édition de la note de synthèse rédigée par l'Observatoire dédié à ces questions.
En 2013, la prévention a poursuivi sa progression dans le domaine des formations délivrées aux entreprises artisanales du bâtiment. Et cette croissance (+5 % par rapport à 2012) est d'autant plus significative qu'elle intervient dans un contexte où le nombre de formations a, lui, globalement baissé (-4 %). Selon la Confédération de l'artisanat et des petites entreprises du Bâtiment (Capeb), la Chambre nationale de l'artisanat, des Travaux publics et paysagistes (CNATP), l'Institut de recherche et d'innovation sur la santé et la sécurité au travail (Iris-ST) et l'Organisme professionnel de prévention du bâtiment et des travaux publics (OPPBTP), le sujet est même devenu la première thématique des formations devant la technique elle-même, avec 43 % contre 42 %, et loin devant la gestion (15 %). C'est la conduite d'engins qui intéresse le plus les professionnels, devant les questions électriques et le travail en hauteur.
Des disparités selon les métiers
La 3e édition de la note de synthèse précise : "Les actifs du BTP s'investissent de plus en plus dans les formations obligatoires à la prévention puisque le nombre de personnes formées a augmenté de 5 % sur ces trois dernières années. Les salariés restent plus représentés dans la participation aux formations à la prévention, à 92 % contre 8 % pour les non-salariés (chefs d'entreprises et conjoints non-salariés)". Les niveaux de formation seraient également différents selon les métiers concernés : les métiers de l'électricité et des travaux publics seraient les plus représentés dans les formations. Les premiers seraient même surreprésentés, puisqu'ils constituent 15 % des effectifs formés alors que ces emplois ne représentent que 10 % de tous les salariés du BTP. A l'inverse, les maçons, carreleurs, plâtriers, peintres et vitriers, sont moins assidus, avec un recul du nombre d'artisans formés (entre -2 et -9 %). La note souligne l'écart entre les risques existant pour ces différentes professions et les évolutions réglementaires ayant eu lieu en 2012 (risque amiante et électricité) qui ont impacté ces chiffres.
Les hommes de 21-50 ans, cœur de cible
Régionalement, des disparités existent entre la Lorraine, le Nord-Pas-de-Calais et Provence-Alpes-Côte d'Azur, qui sont les plus dynamiques, et l'Île-de-France, les Pays-de-la-Loire et la Picardie, où le nombre de formations a reculé en 2013. Les femmes restent largement sous-représentées, avec seulement 2 % des effectifs formés (contre 11 % des effectifs globaux). "Cela s'explique par les fonctions majoritairement administratives que remplissent les femmes", assure l'Observatoire. Quant aux tranches d'âge, ce sont les 21-50 ans qui sont majoritaires dans les sessions. Les plus âgés seraient déjà suffisamment formés, tandis que les plus jeunes - fraîchement sortis de leur formation initiale - seraient déjà sensibilisés aux questions de gestion des risques.
La 3e édition de cette étude identifie des axes d'amélioration en l'intégrant comme une compétence métier ou en adaptant l'enseignement aux besoins et contraintes des entreprises artisanales du BTP.