PAROLES D'ARCHITECTES. L'agence parisienne Déchelette Architecture, fondée par Philibert Déchelette et sa sœur Emmanuelle, prône une architecture durable et responsable. Dans une interview pour Batiactu, les deux professionnels reviennent sur la nécessité de mettre en œuvre des matériaux biosourcés.


Ils sont frère et sœur et entendent donner un sens à leur métier. Guidés par leurs convictions écologiques, les architectes Philibert et Emmanuelle Déchelette conçoivent des projets durables. Diplômés de l'École nationale supérieure d'architecture (Ensa) Paris Val-de-Seine respectivement en 2015 et 2017, ils ont fondé en 2019 le cabinet Déchelette Architecture. C'est dans leurs bureaux, dans le Xe arrondissement de Paris, qu'ils imaginent de nombreux projets de logements. En quelques années d'exercice, les deux passionnés ont raflé plusieurs prix, dont les Ajap et la mention spéciale jeune femme architecte de l'année en 2023, ainsi qu'Europe 40 under 40.

Commençons par parler d'actualités. Michel Barnier a été nommé Premier ministre par Emmanuel Macron le 5 septembre 2024 et doit maintenant composer son gouvernement. Qu'attendez-vous du prochain ministre de la Culture ?

Philibert Déchelette : Un ministre issu de la culture, qui s'y intéresse, s'engage et qui défend les budgets, qui baissent malheureusement chaque année. Avoir un architecte serait peut-être une bonne idée. Ce sont des gens combatifs.

Votre agence conçoit de nombreux projets de logements. Je pense notamment à l'immeuble de huit logements sociaux et d'un commerce, en structure bois et façade terre, livré en juin 2024 à Boulogne-Billancourt (Hauts-de-Seine) pour l'OPH Seine-Ouest Habitat, ou encore à Casa Franca, que Batiactu avait visité. Une résidence d'artiste en terre crue située au nord de Paris. Quel est votre regard sur le marché actuel, bouleversé par la crise du logement ?

Philibert Déchelette : Nous avons répondu à sept concours de logements l'an passé et je n'ai pas constaté de ralentissement à notre échelle. Nous ne ressentons, pour l'instant, pas la crise. Les négociations avec les promoteurs sont, toutefois, un peu plus dures. Mais j'ai l'impression que le marché repart…

 

Emmanuelle Déchelette : En travaillant les biosourcés comme nous le faisons, nous arrivons à nous démarquer et les maîtrises d'ouvrage qui veulent entrer dans les normes de 2028 [la Réglementation environnementale 2020 imposera de nouveaux seuils en 2028, ndlr] s'intéressent à notre travail.

Comment se dessine votre rentrée ?

P.D. : Chargée mais intéressante. Nous répondons à quatre concours de logements, trois de réhabilitation et un neuf. Nous avons aussi un projet en études dans le XVIIIe arrondissement de Paris en pierre massive et un immeuble en bois et paille - une passive house (bâtiment sans chauffage) - en cours de construction. J'aimerais que l'agence s'ouvre à d'autres projets que du logement, comme la réhabilitation.

 

E.D. : Nous avons été invités à la biennale d'architecture de Tallinn (Estonie), qui se déroulera en octobre et novembre 2024. La thématique est celle des ressources.
Il vous reste 77% à découvrir.
Ce contenu est réservé aux abonnés
Déja abonné ? Se connecter
Abonnez-vous maintenant pour le lire dans son intégralité
Et bénéficiez aussi :
D’un accès illimité à tous les articles de Batiactu
D’une lecture sans publicité
De toutes les interviews et analyses exclusives de la rédaction
actionclactionfp